jeudi 12 juin 2014

Love Letter.

04062014. Montparnasse. Se retrouver. Sous la pluie. Éclats de rire. On s'en fout. Découvrir. Redécouvrir. Un câlin. Un autre. Encore. Tu m'as manqué. Un bisou. Encore.  Dormir. A deux. De nouveau. Enfin! Se réveiller. Sourire. Déjà midi. Bercy Village. Se balader. Boire. Fumer. Oublier. Vivre. Revivre. S'aimer. Au soleil. Au grand jour. Pour toujours. Un baiser ? C'est pas assez. Folie douce, amour fou. Courir. Danser. Jouer. Le Pont des Arts. Cadenas. Tabac. Vélib. Notre Dame. Rire. Rire. Rire. Comme des enfants. Danser et oublier. La la la. Rentrer. S'aimer toute la nuit. Orage. Serre moi. Plus fort. La mélodie du bonheur. Pain au chocolat. Café. Encore. Sortir. Gambader. Rêver. Du futur. Du paradis. Se moquer. Et fumer encore. Dis tu m'aimes ? Evidemment. Nounou. Doudou. Chut. MK2. Le Café Parisien. Menthe à l'eau. Des promesses. Rapide. Trop rapide. Jardin du Luxembourg. Déprimer. Demain le départ. 10062014. BNF. Cadenas. Pleurer. Tu reviendras ? Promis. Je t'aime. Je t'aime. Je t'aime. 

-----------------------------------------------------------------------------------------------Morgane. ©

                                                         

Billet d'inspiration. #6




















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mardi 10 juin 2014

Je t'invite à te mettre dans ta bulle.

Mercredi 4 juin - 11:12


Me voici dans le train pour Paris, en compagnie de ma bouteille d'Evian et du dernier numéro des Inrock. Victime d'une " boboïsation " consentante, je m'attelle à parcourir ce magazine Gaucho au possible plus intéressée par leur sens artistique que leur conviction politique. Je le parcours donc, j'avoue sans grande conviction. Il faut dire que je n'ai que quatre heures de sommeil derrière moi. Pourtant, c'est en croisant ce portrait de Pascale Ferran que mes sens s'éveillent. Je le confesse, je n'avais que vaguement entendu parler de cette cinéaste Française, fervente défenseuse - d'après l'article - de films d'auteurs. Elle vient y faire la promotion de Bird People, son dernier film. On est loin de la machine à films Boon et autre Dubosc, grands arrivistes du genre, et ça fait du bien! Le discours de Ferran est structuré et surtout plein de bon sens. Mais c'est un point en particulier qui m'a intrigué. Elle y parle de l'immiscion du monde dans notre quotidien, dans notre intimité. Celle-ci n'a en effet jamais été aussi forte. Et pourtant, en mettant un pied dans les transports en commun - comme je le fais à l'instant même où je t'écris petit lecteur - je me rends compte que tous ces gens autour de moins n'aspirent qu'à une chose ; reconstituer la bulle de réconfort qu'ils ont su instaurer au sein de leur foyer. Pour quelques heures, cet espace d'une banalité affligeante devient le leur. Ils se l'approprient, les yeux perdus sur l'écran de leur ordinateur dernier cri, guettant le cour de la bourse ou la dernière mise à jour du site du Figaro. Ils sont tous ensemble, partageant l'instant commun tout en s'ignorant. Comme une solitude communautaire. Comme s'ils ne réalisaient pas la présence d'autrui et la richesse que cela aurait pu leur apporter.

Je jette un œil curieux à l'écran de mon voisin qui d'après son billet de train se nomme Patrick et comme moi, doit certainement jouer les écrivains du dimanche à grands coups de philosophie de comptoir. Face à moi, un quiqua qui cherche à donner l'image d'un homme passionné par sa lecture. Et pourtant, c'est à peine s'il ne tombe pas le nez entre les pages, lassé certainement par la couverture grisâtre de ce bouquin sans âme. Sa voisine en fait tout autant. À croire que c'est le nouveau chic d'être vu, un livre à la main, l'air dépité dans les wagons mal éclairés des TGV. Je me désole ; pourquoi ne pas m'avoir prévenu ? Moi aussi, j'avais prévu quelques lectures. Des livres aux couvertures extrêmement prétentieuses où l'on pouvait en gras " Jean-Paul Sartre " ce qui aujourd'hui, aurait de quoi faire pâlir. Bien pensé, bien écrit. Tout le monde donne l'air de connaître sans jamais l'avoir lu. De la vraie lecture en somme, autre que ces navets que l'on a vu dévorer bon nombre d'adultes en devenir tel que moi. Ces Twilight et autre 50 Shades of Grey pour ado qui, bercés par l'accessibilité sans pareil du porno, sont à la recherche de sensations fortes après avoir déjà tout vécu, ou pour quinqua que leur époux ne touchent plus, préférant rêver d'un rodéo endiablé en compagnie d'une Baby Doll Asiat d'à peine dix-huit ans.

J'abandonne ces gens et relève les yeux. Au dehors, sous ce ciel gris qui manifestement tire la gueule, s'étend la Beauce. Mon fief, si j'ose dire. Et les réflexions de Ferran m'absorbe toujours. Car en écrivant ce manque de ma famille restée parmi ces champs, je prends conscience que plutôt que de leur, je l'écris à qui le voudra. À un lecteur sûrement anonyme ou tout du moins, très peu intéressé par les élucubrations d'une jeune adulte qui a tout mais qui n'est rien. Parce que comme tous, je l'entretiens, cette bulle. Comme tous, je la refaçonne dés que j'en ai l'occasion, en scrutant mon écran plutôt que de lever les yeux, twittant mon désespoir futile plutôt que de voir celui de ces " crèves-la-faim " qui nous entourent.

La société a fait de nous des machines individuelles convoitant un monde irréel.