mardi 25 février 2014

L'amour naissant. L'amour adolescent.

On a fait ce qu'on sait faire de mieux ; les gamins. Des sourires enfantins aux lèvres et des gestes qui n'avaient rien d'adultes. On aurait pu jouer à cela toute une vie durant. La fraicheur des souvenirs d'antan. J'aurais aimé qu'il reste là. Pour toujours et à jamais. Le garder égoïstement et ne plus jamais le lâcher. Et nous cacher sous la couette pour ne plus en sortir. J'ai prié tous les dieux de me laisser. Ne serait-ce qu'une minute de plus. Le serrer contre moi. Encore et encore. A faire des plans sur la comètes comme des gosses qui croient encore à l'amour infini. Vivre d'amour et de Marlboro Light. Mais le temps se consume aussi rapidement que ces cigarettes qui à ses lèvres se pendent. Et le départ fût fatal. J'avais promis de ne pas pleurer. Un échec. Il est retourné aux pieds de la Dame de fer et moi dans mon calvaire usuel. 

C'est ainsi que je lance aujourd'hui une nouvelle thérapie ; Le Think Positiv. les mauvaises langues - et je les vois venir d'ici - crierons au plagiat. Rendons à César ce qui est à César et à Hugh Jackman ce qui est à Hugh Jackman. Certes, oui. Probablement. Je ne saurai le nier, l'inspiration n'est pas venue seule. Mais à quoi lutter lorsque depuis notre tendre enfance, nous sommes bercés par ces publicités qui ne cessent de nous retourner la tête. Je ne nierai jamais mon époque. Je suis un pur produit de la société de sur-consommation. Griffée de la tête aux pieds, habillée par des enfants du tiers monde que l'on voit dans ces reportages trash sur la cinq. 

Et pourtant, pourtant j'ai envie de crier. Hurler au bonheur. A l'amour. C'est encore la seule chose que l'argent ne peut acquérir. Toutes ces choses que l'on pense naturelles et qui pourtant, nous soulèvent le coeur. Pareil à une marée d'écume. J'ai envie de te revoir. De sentir ta peau contre la mienne. Et qu'on joue. Toute la vie. Que nos rires se mêlent. Que nos coeurs nous déboussolent. Que nos lèvres s'entrechoquent. Qu'on se prenne la main comme des enfants. Et qu'on se promette l'amour éternel comme si nous y étions condamnés. On jouerait la mélodie du bonheur toute la nuit durant, ton corps lové contre le mien, à fuir les horizons moroses pour un monde meilleur. Qu'on inventerait à défaut de le voir exister.

Morgane. 

vendredi 14 février 2014

Je t'aime, ou un truc dans le genre.

Stupidité annuelle, la St Valentin a une signification différente suivant les foyers. Il faut dire qu'elle se réinvente d'un être à l'autre. Torture pour les uns, jour béni pour d'autre, c'est surtout l'occasion de dévoiler son côté cucu la praline, Chocolatine et bifidus actif sans avoir l'air d'un glandu. Sont à l'honneur les fanfreluches d'usages tel qu'un bon lot de Je t'aime abusifs, balancés de long en large comme si c'était à celui qui aime le plus. La St Valentin ou l'amour devenu compétition. 

J'ai longtemps, je l'avoue, lutté contre ce marketing du cœur, pensant qu'il s'agissait encore d'un coup des Ricains pour faire de notre palpitant amouraché, un marché. Élucubration stupide d'une célibataire endurcie en mal de reconnaissance. Et je fuyais, par définition tout ce qui se rapprochait de près ou de loin, au sentiment ultime. Je jouais volontiers les amnésiques de service, surjouant même l'oubli. Non, c'est aujourd'hui ? Je n'y pensé même plus. De toutes façons, c'est trop marketing pour moi. Je vous l'accorde, crédibilité zéro. Moi, enfin chéri du capitalisme, première cause du vidage intensif d porte-monnaie paternel, me voilà crachant sur ce qui finalement, n'est que le reflet de l'époque dans laquelle nous vivons. Tout a un prix. L'argent comme l'amour. C'est le même combat. La même lutte acharnée à celui qui possédera le plus. Mais pourquoi au final ? Pas grand chose. A un détail près. 

Un instant, imaginez vous sur votre lit de mort, en tête à tête avec vous même. A faire le bilan de votre existence. Qu'est ce qui est le plus important au final ; se dire qu'on a aimé à en perdre la raison ou que l'on a gagné assez d'argent pour égaler le PIB du Zimbabwe ? Votre banquier, vos investisseurs viendront-ils fleurir votre tombe aussi souvent que l'âme qui, toute une vie durant, vous a tant chéri ?

C'est là que j'ai compris que je faisais fausse route. La vie n'est pas une suite d’événements incongrus qui les uns à la suite des autres, forment ce que l'on appelle la richesse. Ce n'est ni un coup de poker, ni l'affaire du destin. Elle peut être fantastique comme minable. Admirable comme pitoyable. Alors j'ai arrêté de vouloir jouer les fortes têtes, les fausses hermétiques. De voir le malheur partout et surtout de l'inventer là où il n'existait pas. Trop rapidement, on se ferme à une quelconque possibilité d’allégresse de peur qu'elle finisse par avoir raison de notre palpitant. On préfère se rassurer en imaginant le pire arriver plutôt que de vivre le meilleur. On abandonne l'espérance pour éviter la souffrance. 

Merde à tous les cœurs aigris. Merde à tous ces pourris qui, dictés par une jalousie maladive, nous empêchent de vivre, et d'aimer à en dépérir. 

Morgane. ©



samedi 8 février 2014

Somnambules Urbains.


Tunnel - Fauve.

Dans Paris de nuit, j'avais pris l'habitude de traîner. Seule et pour pas grand chose. Observer les rues et les gens qui traînent leur carcasse mal assurée. Impressionnant, je t'assure, le nombre de personnes errantes. A la recherche de la vie, très certainement. Pas des modèles de conduite, certes. Mais ils semblaient avoir une vraie histoire. Gueules cassées, regards abîmés par l'existence, l'hypocrisie. 

Talonnant du pavé, j'aimais à redécouvrir Paris. Le long des ruelles baignées dans l'obscurité, les vieux lampadaires de fer forgé faisaient figure d'insolite. Des points de lumière comme l'illusion d'un espoir qui transpercerait le noir. C'était beau, presque grandiose. Surtout très idiot. Paris et la Seine. Qui me rendait amère. Ces hommes, ces femmes, qui le long des quais s'embrassent. Un goût fadasse dans la bouche. Comme allergique de ce qu'ils dégagent. Un bonheur qui ne plait plus. Un bonheur qui n'intéresse plus. 

On court. Toujours. Pour tout. Pour rien. Seul face à son destin. Somnambule urbain. On cherche l'éternité au coin d'une rue. Au bout d'un chemin. Le pardon ultime. S'apaiser. Quitter la réalité. Et respirer. A pleins poumons. Une fois dans la vie. Rêver. Toujours rêver. Parce qu'il n'y a plus que cela qui nous maintient en vie. Face à la folie maladive de l'homme, l'amertume de son regard, l'égoïsme de son défunt palpitant. Et ses silences. Toujours les silences. Sur ces mots que l'on ne dit plus. Sur ces maux que l'on avoue plus. 

Voilà ce que sont ces visages. Des rêveurs perdus dans l'obscurité de la nuit. Perdus dans l'onirique. Bercés par les chimères d'une vie nouvelle. Et plus belle. Oiseaux de nuit que le jour éblouit à force de trop de réalité. A force de trop de vérités. 

Morgane. ©

jeudi 6 février 2014

Vieux frères.

Il y a ces sourires, ces voix, ces encouragements. Il y a leurs petits mots dans ma tête, et son rire qui sublime le tout. Eux. Vieux frères. Eux qui m'aident à voir plus loin. Eux mes amis. Eux ma famille. Eux, on les connait tous. Eux qui semblent te connaître par coeur. Eux qui désignent l'évidence. Eux comme tout un symboles. 

Il y a ces sourires, ces voix, ces encouragements. Eux qui m'ont fait sentir libre, enfant. Eux, on les connait tous. Oui toi, aussi, tu les connais. Eux ce sont des aveux, des bras qui nous serrent pour sécher les larmes qui ont trop coulé. Eux ce sont ces gens pour qui l'on tuerait. Si on me l'avait dit, je n'y aurais pas cru. Et pourtant, et pourtant ils sont là. Partout. Tout le temps. Je le dis, je le crie. Parce qu'on oublie toujours de dire à quel point l'attachement qui nous lie aux autres peut être profond. On oublie toujours d'avouer aux autres qu'on les aime et qu'on sera là présent, quoi qu'il arrive. Les uns pour les autres parce que c'est le seul moyen qu'il nous reste pour avancer. 

Ma chaleur humaine. Ma bouffée d'oxygène. Mon rire juvénile. Mes conneries puériles. Ma joie intempestive et presque insupportable. Tout et n'importe quoi. Surtout n'importe quoi. L'amour en soi. 
Merci à tous, merci à Solene, à Sandra, à Laura, à Eva, à Guillaume, à Tom, à Pierre. Cet article vous est dédié.