jeudi 23 avril 2015

Ce ne sera pas tous les jours la fête.

Tu vois, j'aimerais crier, j'aimerais hurler cette difficulté que j'ai à vivre, cette impression permanente et ce creux au fond de mon estomac que je ne parviens pas à compenser. J'aimerais que tu comprennes que oui, tu peux avoir mal. Mais que moi aussi je souffre de cette maladresse que tu affiches souvent. Que tu remarques cette difficulté que j'ai à m'insérer dans un monde normal. Et ce rejet que je fais parfois. Des autres, comme de moi. J'aimerais que tu saches que parfois, quand je suis toute seule dans le noir, je rêve de choses bizarres, pas très normales. De nos existences qui dérapent. Et j'en ai peur. Vraiment. J'ai peur de ces fantômes qui me hantent. De plus en plus. De ce fil qui se coupe, en permanence. Et de moi qui plonge, dans ce noir profond. 

J'ai peur de tout ça, des autres autant que de moi. D'exister autant que j'ai eu peur de l'aimer. Tellement peur que j'en viens à redouter de respirer, de vivre. Peur de tout ça, du regard des autres, du comment du pourquoi. Sauf de lui, je crois.  

Je pourrais te l'expliquer, utiliser A + B et autres conneries de ce genre. Je pourrais très bien te murmurer ce à quoi je pense parfois, avec honte. Ce petit feu qui me consume, qui m'atteint et me rend malade. De toutes ces choses que je n'ose m'avouer, de mon corps qui lui même, refuse de bouger. Cette peur de l'échec, ou de la déception. Cette peur de tout, tout le temps. De vivre et d'exister. Cette pression, à laquelle je refuse de me soumettre et ma tête, que je parviens de moins en moins à sortir de l'eau.

J'étouffe. Tu entends ? Est-ce que tu entends comme je crie ? Sûrement pas puisque je ne sais plus le faire. Je ne sais plus rien si ce n'est me faire mal. Encore. Me blesser. M'autodétruire, spectatrice de ma propre défaite. Peut être que nous avions tort. Peut être que je ne mérite rien. Peut être qu'il ne reste qu'une seule solution, qu'elle devrait passer sur mon crâne cette roue de camion. Et qu'elle arrangera tout. Définitivement. Définitivement, oui. Pour toujours, et à jamais. 

Morgane.©

















samedi 11 avril 2015

La playlist du week end. #1


Samedi soir. 

Yanis - Hypnotized


The Street - Fit but you know it


Yukek - Off the wall


Flight Facilities feat. Giselle - Crave you


La Femme - Sur la planche 


The Rumors - Chinese Food


The Amplifetes - Somebody new


Blur - Girls and Boys


       


Les pessimistes maladifs.

J'ai le pessimisme facile, les jours dociles. Je parviens, malgré moi, à me convaincre que le bonheur ne dure pas. Que l'allégresse comporte son lot de tristesse. On pourrait appeler cela l'amertume des beaux jours. L'ivresse à double tranchant, la paranoïa des gens heureux. De ceux qui sont incapables de profiter des beaux jours. Car après le beau temps, vient la pluie. Car rien ne dure. Car tout se paie. Je suis de ces gens qui craignent, d'un passé douloureux, et de façon maladive, le bonheur. 

L'affliction permet de ne jamais avoir à tomber. Elle a ce côté rassurant. Plus rien n'est à perdre quand nous sommes déjà six pieds sous terre. Il ne reste qu'à se relever. Alors qu'aux sommets vertigineux d'une ivresse instable, chuter n'est pas si difficile. Se faire pousser serait même trop simple. A quoi bon lutter contre une chute inévitable lorsque l'on peut s'en tenir à la stabilité. Le bonheur modéré est l'assurance de ne jamais finir la gueule cassée. 

Il faut se méfier des gens heureux, ils ont souvent des choses à cacher. Eux aussi ont des cadavres dans leurs placards. Ce n'est pas propres aux incorrigibles mélancoliques qui ne parviennent à se satisfaire pleinement de l'instant pour en oublier la réalité trop présente. Un coup de couteau arrive trop rapidement. Souvent sans avoir à être mérité. Il ne suffit pas d'appeler la poisse pour qu'elle frappe à votre porte et pointe le bout de son nez.


Morgane.©