mercredi 2 mars 2016

" Tout, mais terriblement. " YSL

On s'accroche, on s'attache, on se tache. C'est l'amour qui éclabousse. On s'aime, différemment. Mais intensément. Trop intensément. On s'aime, on se cherche puis on se déteste. Cercle vicieux. Ce sont les amants qui s'aiment puis l'amour qui mène à la haine. On se frôle, on se heurte, on se pousse, on finit par se blesser. Et par apprécier. C'est presque devenu une façon de communiquer, de se sentir exister. On souffre de s'être trop donné. L'un à l'autre. L'un à l'autre, pour toujours. On préfère souffrir à deux plutôt que de pleurer seul. Alors on en redemande. Toujours. Souffrir de vivre, comme si c'était le deal. On s'empoigne, on se poignarde, on s'empoisonne. On s'aime, on s'emmerde puis on s'entête.

C'est le tumulte de l'océan, la rage des jours sans. On a l'amour étouffant, celui qui vous démange, vous prend à la gorge. La paix n'est que de passage car bientôt revient l'orage dans son manteau de soie. Puis s'en est trop. Puis c'est la cassure, la brisure. Les fissures sont trop marquées, bien trop profondes. On y tombe, on s'y plonge. Et on s'y oublie. Et on s'oublie. On est fatigué, terrassé de s'être trop aimé.

Morgane.©