dimanche 13 novembre 2016

Playlist du week end. #11

Ibeyi - River 


Omoh - Luxembourg Park


Other Lives - Black Tables 



FM Laeti - Sanctuary 


Charlotte Cardin - Talk Talk Talk



samedi 12 novembre 2016

L'explorateur de l'ailleurs.

Je ne sais pas aimer convenablement, proprement, comme le font tous les gens. J'ignore le comportement à adopter, la fréquence à laquelle je suis sensée t'épauler. J'ai l'impression de parfois de t'étouffer, de souvent t'ennuyer. Ou même de t'exaspérer. Elle est passée où l'étincelle, dis moi, que t'avais dans le regard ? Il est où le souffle court de nos premier ébats ? T'agis de façon bizarre, voir même pas normale. Tu fuis, tu te caches. Tu ne veux plus rien, juste le silence tard le soir. T'as la solitude pour prélude à ta future décrépitude. Tu parles pour refuser. Je me tais pour encaisser. Tout le temps, en permanence. C'est devenu bien trop récurant. Et bien trop prévisible. Tu t'es enfermé sur toi. Et même moi, tu ne me vois pas.

J'ai essayé, je te le promets, d'espérer. J'ai cru que l'on pourrait continuer à s'aimer. Pour l'éternité. Envers et contre tous. Comme on l'a toujours fait. Mais aujourd'hui, tu te refuses à toute ataraxie, dans ce paradis pourri que nous avons construit. Tu te rêves explorateur de l'ailleurs, à la recherche d'un nouveau bonheur. Et en empereur destructeur, tu trouveras un nouveau coeur à passer au broyer.




Morgane.© 





samedi 29 octobre 2016

Playlist du week end. #10


Kakkmaddafakka - Your girl



Wolf Gang - Lions in cages


Broken Back - Halcyon Birds


Jain - Makeba


I Monster - Hey Mister



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vendredi 7 octobre 2016

Requin-Tigre. #6

- Mais de quoi tu as peur, je ne comprends pas. C'est le bonheur qui t'effraie ? C'est ça ? T'as peur d'être heureux ? Les gens normaux, c'est ce qu'ils recherchent, le bonheur et la simplicité. Et toi, tu veux toujours plus. Tu crois que parce que t'as une plus grosse bagnole, une montre plus brillante ou une femme plus jeune que les autres, ça fera de toi un mec plus heureux ? Tu crois vraiment qu'il suffit de tout posséder pour ne plus jamais se sentir vide ? Idiot. Elle t'apporte plus que l'heure, ta Rolex, sincèrement ? Parce que si c'est le cas, je pense très franchement qu'il est temps de consulter. Grandement temps, même. Ah oui, mais c'est vrai, suis-je bête. Monsieur joue les caïds mais reste pantois devant la femme qui pourrait être celle de sa vie. Non, il ne dit rien. Il est stoïque. Comme un con. Ah oui, ça, tu l'as bien fermé ta gueule. Au seul moment où il aurait fallu l'ouvrir. Non, toi tu préfères laisser filer les gens plutôt que de leur dire ce que tu ressens vraiment. Mais qu'est-ce que tu crois ? Tu crois vraiment que si tu lui avoues tout, elle va se casser, te laisser comme un con ? C'est tout ce qu'attendait Victoire. C'est tout ce qu'elle voulait et toi, tu lui as offert un bijou. Alors, peut être qu'il a couté un rein et deux bras, c'est cool, t'as de la thune. Mais elle ne cherche pas qu'on l'entretienne. Non, elle voulait juste que tu sois là. T'as vu, c'est tout con. Elle n'avait pas besoin de ton fric dégueulasse, de tes cadeaux qui puent le bling bling. Non, c'est toi qu'elle voulait. Toi, et personne d'autre. Alors qu'est-ce que tu vas faire maintenant ? Concrètement, je veux dire. Parce que c'est bien joli de s'en foutre plein la gueule tous les soirs. Non franchement, tu le fais bien. Je suis même certain que tu sues du Château Margaux. C'est pas donné à tout le monde. Mais concrètement, tu vas faire quelque chose de ta vie ou tu vas définitivement te foutre en l'air ? Parce que là, c'est bien parti pour. C'est presque poétique. Tu joues les garçons intouchables alors que tout le monde sait pertinemment que tu en chies. Et moi, je suis persuadé que la nuit, tu la suis. T'es là, tapi dans l'ombre. Et tu attends que quelque chose se passe, n'importe quoi. Mais quelque chose qui t'offrirait ton quart d'heure de gloire. Que tu puisses te la jouer Batman. Après tout, c'est ainsi que te voyait Victoire. N'est-ce pas ? T'étais devenu son héros. Et beaucoup plus d'ailleurs. Et tu vois, moi mon rêve, ce serait qu'on me regarde comme elle te regardait toi. Je voudrais qu'on m'aime, comme tu étais aimé par Victoire. Mais tu l'as laissée partir. Idiot fini.




Morgane.©






mardi 16 août 2016

Requin-tigre. #5

Victoire,

Le silence est devenu le plus grand signe de ton absence. Non, je n'ai pas réussi à changer. J'ai essayé. Je crois. J'ai essayé de devenir quelqu'un. De mieux. J'ai voulu faire autre chose. Apprendre à être heureux. J'ai voulu comprendre pourquoi les gens pouvaient se contenter de choses simples. J'ai voulu tout arrêter, tout oublier. La clope, l'alcool. J'ai essayé de me détacher. Et d'étouffer tous ces démons qui me contrôlaient. Pour te prouver que je pouvais y arriver. 

Mais on ne change pas. On ne se renie pas. On ne s'oublie pas. On ne peut pas. On peut partir, courir des kilomètres. Et crier. Mais on ne se modifie pas. Alors oui, je suis toujours un lâche. Peut être même pire. Un putain d'égoïste comme tu aimais à le dire. Un mec pas droit, presque malhonnête. J'ai pas d'empathie, pas de pitié. Oui, je suis toujours convaincu qu'on mérite son sort. Et même sa mort. J'ai même l'impression d'empirer avec le temps. De ne plus être que détachement. Tu es partie, avec ce qu'il y avait de mieux en moi. Et je me suis retrouvé vidé. En tête à tête avec moi-même. T'as pris le peu d'humanité qu'il me restait. Tu voulais me faire changer, tu t'es contentée de m'achever.

Jules A.


Morgane.©

vendredi 12 août 2016

" L'agonie est solitude." H. Leblanc

Tu te pensais intouchable, instable. Tu t'étais même promis de ne jamais rien ressentir. Le but était de ne pas faire de ta vie un supplice. Tu croyais possible de jouer les coeurs de pierre et tu en avais même fait ton crédo. Tu te voulais mentor de cette génération qui, vivant la frénésie du divorce, n'avait plus que pour seule certitude la mort. Une existence sans accros, où la nuit emporterait avec elle, les souvenirs passés de ces corps que tu n'aimeras qu'une fois l'obscurité installée. Ne pas s'attacher, jamais. Pour ne pas risquer d'aimer. Et d'être brisé. Tu ne voulais pas ressembler à ces pères et mères que tu avais vu tant de fois pleurer. Ton existence ne pouvait décemment pas ressembler à celle de ces hommes, de ces femmes qui avaient souffert de trop aimer.

Tu te voulais robot d'acier, traversant le temps sans jamais en subir les oscillations. Tu te pensais assez fort pour ne jamais laisser ton coeur à l'abandon. Tu croyais qu'avec un peu de conviction, tu échapperais aux élucubrations de l'amour. Comme si ton exemple était à suivre. Comme si l'on pouvait vivre sans jamais subir les désirs de son palpitant. Comme si l'on pouvait échapper à tous ses désirs encombrants.

Et puis arrive l'âge où le bilan s'impose, l'heure de faire le bilan. Alors tu cherches le bonheur dans tes instants. Tu cherches le bonheur en t'envolant. Le constat est terrible ; tu as vécu sans joie. Tu n'as pas vécu pour toi. Impossible de revenir sur les évènements ; ta quête était dérisoire. Ton projet, un échappatoire. Tu n'as jamais su profiter de la vie et aujourd'hui, c'est la solitude qui t'assassine.



Morgane.©

samedi 6 août 2016

Playlist du week end. #9

Spéciale Soundtracks

Wax Taylor - Seize the day
PARIS 


Ramin Djawadi - The light of seven,
Game Of Thrones S06E10


Hans Zimmer - Time, 
Inception 


Ludovico Einaudi - Una Mattina, 
Intouchables 


Yann Tiersen - Summer 78,
Goodbye Lenin 


Yann Tiersen - Comptine d'un autre été,
Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain 


Cristobal Tapia de Veer - Mr Rabbit's game
Utopia 









mardi 5 juillet 2016

Requin-tigre. #4

- T'es heureux avec moi ou ça te rassure d'y penser ? Tu restes avec moi parce que tu m'aimes ou c'est juste pour déconner ? T'éprouves une quelconque satisfaction à te réveiller le matin à mes côtés ? Et tu penses que ça pourrait durer ? Ca te plait d'entendre la débâcle de mon âme, mes idées noires ? Toutes ces choses dont je rêve et que jamais on atteindra ? Tu crois vraiment que c'est ça l'existence ? Tu crois vraiment que ça se résume à tes silences ? A tes absences ? Putain mais je fais quoi moi ? Je t'ai attendu mille ans Jules ! Toutes ces nuits, toutes ces semaines à patienter, à essayer de comprendre la latence de notre histoire. Et pour quoi ? Pour quoi, dis le moi ! Pour t'entendre dire que ce n'était qu'un jeu. Je t'ai offert tout ce que j'ai, tout ce dont je dispose pour me dire qu'il ne s'agissait que d'un jeu. Mais tu fais quoi au juste ? Tu crois que la vie c'est Disneyland ? Tu sais quoi ? Je te souhaite de tomber follement amoureux puis de te faire lâcher, comme une merde. Je te souhaite d'être aussi mal que moi. Je te souhaite de vouloir crever. Dix fois. Et de souffrir d'en être incapable. Dégage maintenant. Dégage putain ! Casse toi ! Pour toujours ! Tu ne comprends pas le français ? Laisse moi en paix, crever de t'avoir trop aimé.


Morgane.©




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dimanche 22 mai 2016

Requin-tigre #3

- Je sais pas. Je sais pas trop. Elle me manque. Sûrement. Sûrement trop. J'essaie de me convaincre du contraire. Ou de ne pas y croire. Le mieux, c'est de ne pas y penser. Il faut apprendre à se détacher. Il faut apprendre à oublier. Et pourtant, tout avait bien commencé. Je crois que même que ça n'a jamais aussi bien commencé. Elle était là, ce soir là, la peau diaphane et les lèvres électriques. J'aurais pu tuer pour son regard. Peut être est-ce arrivé. Je m'en souviens comme d'une nuit brulante, en plein mois de décembre. Elle était lasse. Lasse de tout. Victoire ne sait se satisfaire. Elle espère toujours plus. Et j'ai cru pouvoir être capable de lui apporter ce plus. Je me suis pensé apte à la faire vivre plus intensément. Je voulais tout voir, tout vivre. A cent à l'heure. Toujours à cent à l'heure. Je voulais la faire pleurer puis la faire rire la seconde qui suit. Je nous voulais ivres. En permanence. Ivres de vie, ivres d'amour, de colère, même de rage. Mais ivres. C'est ce qui nous avait rapproché ce soir-là et je craignais de la perdre si la réalité nous rattrapait. Ca nous a rendu hermétique au monde, aux autres. Et même au quotidien. Je voulais m'encrer en elle, qu'elle s'encre en moi, qu'on ne fasse plus qu'un. Certainement pour être plus fort. Et la garder pour moi. Je la voulais à moi, toute entière. Je voulais la rendre accro, comme dans l'attente permanente de ma présence. Je voulais lui manquer, tout le temps, et que mon absence devienne invivable. Et qu'elle vive dans la peur d'être seule, qu'elle se persuade qu'elle ne pouvait plus vivre seule. Qu'elle pleure mes silences, qu'elle pleure mes absences. Je voulais que Victoire crève de désespoir de ne plus me revoir. Et aujourd'hui pourtant, c'est moi qui ne dors plus. C'est moi qui ne sors plus. C'est moi qui guette ses gestes et ses appels. C'est moi qui crève de son absence, mais encore plus de son indifférence. 

Morgane.©


Playlist du week end. #8

Sous la pluie, tu t'es enfoui.


The Dø - Too Insistent


The Kills - Black Balloon


Oxmo Puccino - 365 jours


The XX - Crystalised 


Charles Ludig - 50 balles




mercredi 18 mai 2016

Capsule littéraire. #1

Solange te parle. 




Avertissement : l'article qui va suivre n'est que le ressenti concernant un livre que j'ai lu récemment. En aucun cas, mes propos ne sont vérités universelles. Il ne s'agit qu'un ressenti personnel et complètement subjectif.  

Solange te parle, c'est d'abord une jeune femme d'origine Québécoise du nom d'Ina Mihalache qui a débarqué à Paris à 19 ans et entre au Cours Florent avant d'ouvrir en 2011 sa chaine Youtube Solangeteparle. En 2016, sa chaine atteint les 200 000 abonnés, elle publie un livre du nom de celle-ci et réalise son premier long-métrage ; Solange et les vivants. Voilà pour le point culture G. 

Je suis, à la base, un peu - beaucoup - contre les livres de Youtubers, comme on les appelle communément, puisque j'ai l'impression que c'est devenu la nouvelle poule aux oeufs d'or des maisons d'édition. Beaucoup sont déjà passés par l'exercice, avec plus au moins de succès, et je pense que les citer présentement serait complètement inutile puisque cher lecteur, je te pense déjà bien renseigné sur le sujet. Alors passons. Difficile d'être objective quand on sait que j'ai acheté ce livre parce que je suis consommatrice des vidéos de Solangeteparle. J'aime l'univers, parfois déstabilisant, souvent culturel. Ce sont des petits billets d'humeur, et de partage. Tout comme ce livre qui n'est finalement que le retranscription sur papier de quelques vidéos. On retrouve notamment celle où elle évoque l'abus du terme très mainstream Bobo (Ndlr ; je suis bobo et vous emmerde) ou encore sa relation avec sa petite chienne Truite (Ndlr ; Un an avec Truite). Si on connait certains textes, c'est un plaisir de les retrouver, sous une autre forme. De pouvoir s'attarder plus facilement, ou revenir sur certains mots, certains propos. C'est plein de douceur, parfois drôle et souvent vrai. On y retrouve quelques pensées postées sur twitter, ou réponses à des commentaires. Comme si l'on cherchait à vaincre l'évolution permanente du contenu internet et sauver de la noyade du temps, ces quelques élucubrations numériques. 

Morgane.©


Solangeteparle - Je suis bobo et vous emmerde 


Bande annonce de Solange et les vivants

jeudi 12 mai 2016

Bienvenue en réalité.

J'ai pas compris cet essoufflement soudain. Ce lâché-prise, trop rapide. Je me suis laissée tomber . Je me suis laissée emporter, balayer. L'air de rien. Je ne voyais pas de mal. Je ne comprenais pas l'impact. J'ai cru que c'était facile. Trop facile. Que l'on pouvait perdre consciemment le contrôle. Sans avoir à s'en soucier. En pensant qu'on le ferait pour soi. Je me suis laissée emporter par une image agréable, une conception toute jolie de ce que pourrait être ma vie. J'ai pensé que la confier me soulagerait. A croire que je n'étais pas apte à me supporter moi-même. A supporter mes envies, mes pulsions, mes désillusions. Et toute ces conneries qui forment nos vies. A croire que j'étais incapable de prendre des décisions, de savoir quel était le bon chemin, le bon choix. Rien. J'ai choisi de me laisser vivre. J'ai choisi de m'oublier. 

Je me suis laissée glisser. J'ai perdu pieds. C'était inconscient. Et puis je me suis réveillée. De ses réveils désagréables. Comme lorsque l'on rentre de boite, à cinq heures du matin, après une quinzaine de shots de Vokda. Je décuve de ma propre incapacité. Je me réveille tout juste, avec un goût amer dans la bouche, celui de l'échec. Et j'ai compris. J'ai compris que j'avais passé ces dernières années en jetlag. J'ai compris que je n'avais plus la conception du bien et du mauvais, du vrai et du faux. Il n'y avait que l'envie, celle de découvrir, de voir, de toucher. Et parfois de se bruler. Se cogner pour se sentir exister. Je n'avais jamais eu conscience du temps qui passe. Et qui parfois nous dépasse. 

Je me suis réveillée dans le vrai. Dans un truc que j'ai tardé à prendre au sérieux. Dans un monde où personne ne rattrape ta chute, où les gens disparaissent pour de vrai, où on pleure, où on a peur. Où tu te questionnes, souvent. Où tu peux être dans la merde. Souvent aussi, d'ailleurs. Où tu te retrouves spectateur de ceux qui crèvent sous les ponts, des enfants qu'on exploite, des innocents qui périssent sous les détonateurs sans en connaitre la raison. Un monde où tu choisis d'être exploitant ou exploité. Pour un jour, finir par ne voir que toi. Te renfermer sur toi pour ne plus rien voir, pour ne plus rien avoir à supporter. Les yeux des gosses, des hommes et des femmes. Et leurs regards envieux sur ta condition que tu ne mérites pas vraiment, que tu ne dois qu'à ta naissance. 

Je me suis réveillée, j'ai compris la misère de la réalité. Et ça m'a donné envie de chialer. 


Morgane. ©

vendredi 29 avril 2016

Playlist du week end. #7

Slow motion.

French 79 - Between the buttons


Nu - Man o to


Rone - Bye bye macadam 


Rhye - Open


Hyphen Hyphen - Cause I got a chance 



jeudi 28 avril 2016

Requin-tigre. #2

T'as toujours été un petit con. J'ai cru que tu pouvais changer. Je me suis trompée. C'est la dernière fois qu'elle t'a parlé. D'abord, c'est ton égo qui a pris. Parce que ça fait mal, assurément. Puis ton coeur a pris le relais lorsque tu as compris que non, elle ne reviendrait pas. Une douleur qui n'est pas palpable est pourtant bien présente. Au début, tu n'as pas bien compris. Tu as cru à un jeu. Elle ne pouvait pas te faire ça. Plus maintenant. Elle devait avoir pris l'habitude de tes virées nocturnes pas très nettes et de ces kilomètres de secrets que tu trainais derrière toi. Elle aurait du savoir, à force, qu'il ne fallait plus s'étonner de rien. Et pire encore, qu'il fallait composer avec. Et pourtant, elle t'a laissé comme un con. Dans ta vie de con. Elle a pris ses clic et ses claques en se promettant que plus jamais tu ne la referais pleurer. 

Et ça fait six mois maintenant, que tu l'attends, persuadé que ce n'est qu'une mauvaise passe, qu'elle reviendra. Cela fait six mois que tu l'attends, assis sur le sofa, face à cet écran de télévision qui, malgré son agitation, semble vide. En permanence. Plus rien n'a de goût, la vie est devenue fade. Tu fumes tes cigarettes par deux pour t'assurer de ressentir leurs effets. Et tu attends, à longueur de journée, dans l'obscurité de la vie, sans oser la rappeler. Par fierté, évidemment. 

Ce que tu ignores, c'est qu'elle, ne t'attend pas. Loin de là, même. Non, elle t'a bel et bien oublié. Elle n'y pense plus. Plus jamais. Elle se l'ait promis ; elle a tenu. Elle n'y pense plus. Parce que le passé heurte, parfois. Il heurte si fort même, qu'il faut savoir en faire abstraction pour avancer. Il faut apprendre à ne plus regarder en arrière pour être sûr de ne pas replonger. Et c'est ce qu'elle a fait. Il paraîtrait même qu'elle t'a remplacé. Un pauvre type, dit-on. Mais sûrement pas autant que toi. Pas autant que toi qui a attendu de la perdre pour l'aimer. 

Le bonheur était si proche que tu ne l'as pas vu, juste sous ton nez. Tu n'as pas voulu le prendre au sérieux, le pensant acquis d'avance. Mais rien n'est jamais acquis. Et surtout pas le bonheur. Non, il demande des efforts surhumains. Dont peu sont capables. Il demande des sacrifices. Souvent le sacrifice d'une vie. Il s'entretient. Tout le temps. A chaque instant. 

Alors te voilà Jules, bien seul, perdu dans ces souvenirs passés qui continuent à nourrir l'espoir de ton présent. Tu feins de t'en foutre. Mais tu ne persuades personne. Et surtout pas toi. Parce que tu as eu mal. Comme jamais. Tu as eu mal à en crever lorsque Victoire t'a quitté. On t'a amputé de ton dernier lien avec la réalité. Pour toujours et à jamais. Et rien ne sera plus jamais comme avant à présent. Tu manges, seul. Tu dors, seul. Tu vis, seul. Tu baises, seul. Seul avec l'amertume de ces jours que tu aimerais oublier. Mais dont tu ne parviens pas à faire abstraction. Tu as perdu toutes les batailles. Même celle de la vie. 

Inutile de venir chialer. C'est la réalité qui t'a rattrapé.

Morgane.©



samedi 16 avril 2016

Requin-tigre. #1

- Ca y est, t'es tombé. Ca y est, tu t'es pris le mur de la réalité. Alors, ça fait quoi ? Ca fait quoi de se retrouver comme une merde, sans rien à quoi se raccrocher ? Tu crois que tu vas pouvoir t'habituer à cette solitude nouvelle ? Tu vas devoir t'y faire ; personne n'est indispensable. On est tous interchangeable. Hier, tu as connu la gloire. Mais aujourd'hui, tu n'es plus rien. Et tu vas devoir apprendre  composer avec. Tu pourras chialer, il n'y aura plus personne pour te consoler. T'es fini. T'es seul. Et plus personne ne s'en préoccupe. Pauvre petit. Tu as joué et j'ai le privilège de t'annoncer que tu as perdu. Désolé. C'est bien d'avoir essayé. Mais il y a des choses qu'il vaut mieux ignorer. Tu ne peux pas tromper sans t'attendre à être désaimé. Tu ne peux pas tromper et penser être épargné. T'as été con. Et tu ne seras plus qu'un con à ses yeux. Un con, et rien d'autre. Le monde ne va pas s'arrêter de tourner pour toi. Elle va rencontrer d'autres hommes qu'elle va aimer. Et qu'ils l'aimeront sûrement aussi. Et elle t'oubliera. Elle t'oubliera comme tu as su l'oublier toutes ces nuits où tu te prélassais dans les draps d'autres filles. T'as déconné. Complètement. Et tu es condamné à le payer. 

Morgane. ©




mercredi 6 avril 2016

Playlist du week end. #6

Week end pluvieux.


Regina Spektor - All the Rowboats


Chet Faker - I'm into you 


Yaël Naïm - Toxic


Adele - Hometown Glory 


Lily Allen - 22



mercredi 2 mars 2016

" Tout, mais terriblement. " YSL

On s'accroche, on s'attache, on se tache. C'est l'amour qui éclabousse. On s'aime, différemment. Mais intensément. Trop intensément. On s'aime, on se cherche puis on se déteste. Cercle vicieux. Ce sont les amants qui s'aiment puis l'amour qui mène à la haine. On se frôle, on se heurte, on se pousse, on finit par se blesser. Et par apprécier. C'est presque devenu une façon de communiquer, de se sentir exister. On souffre de s'être trop donné. L'un à l'autre. L'un à l'autre, pour toujours. On préfère souffrir à deux plutôt que de pleurer seul. Alors on en redemande. Toujours. Souffrir de vivre, comme si c'était le deal. On s'empoigne, on se poignarde, on s'empoisonne. On s'aime, on s'emmerde puis on s'entête.

C'est le tumulte de l'océan, la rage des jours sans. On a l'amour étouffant, celui qui vous démange, vous prend à la gorge. La paix n'est que de passage car bientôt revient l'orage dans son manteau de soie. Puis s'en est trop. Puis c'est la cassure, la brisure. Les fissures sont trop marquées, bien trop profondes. On y tombe, on s'y plonge. Et on s'y oublie. Et on s'oublie. On est fatigué, terrassé de s'être trop aimé.

Morgane.©     



dimanche 21 février 2016

La playlist du week end. #4

Dimanche, trop tôt déjà.

Tove Styrke - Borderline 


Evolve - Imagined Herbal Flows


Alt-J - Breezeblocks


Jovani Occomy feat. Olmos - Electic Feel


Parov Stelar feat. Graham Candy - The Sun 


samedi 20 février 2016

" L'ouverture d'esprit n'est pas une fracture du crâne. "

On feint de vivre à cent à l'heure. En permanence. Le but est de se donner de l'importance. On cherche à donner l'illusion de vie bien remplie alors que le soir, on tourne dans notre cage, impatients d'être à demain pour échapper au vacarme de ces nuits, seuls dans le noir. On se crée une image. On se crée une histoire. On a rien à nous envier alors on compose. On parle pendant des heures d'une anecdote qui ne mériterait même pas d'être racontée. Le but est d'impressionner. Toujours impressionner. 

Les réseaux sociaux sont devenus la mise en scène de notre vie, que l'on veut parfaite. On l'affiche. En permanence. Sûrement pour combler un manque affectif. On ne parle plus. A personne. Si tu veux de mes nouvelles, tu n'as qu'à regarder mon Instagram ; tout y est. On s'affiche tout le temps. En permanence. On se plaint, pour attiser la curiosité. Mais aussi la compassion. On affiche ses biens, en espérant créer l'admiration. Et puis l'envie. Surtout l'envie. L'importance d'un être se compte en d'abonnés et la satisfaction d'une journée, en nombre de like sur une photo photoshopée. 

L'homme est plein de vices. Internet est devenu matrice.





Morgane.©

dimanche 7 février 2016

La playlist du week end. #3

Dimanche, 23h48.

Jerry Folk - To my soul 


Flume & Chet Faker - Drop the game 


Florence Welch & Kid Harpon - I'm going down
(Bastian le Bel Edit)


Mome - Mirage


Disclosure - Help me lose my mind
(Mazde Remix)


St. South - Slacks










mercredi 3 février 2016

Elucubrations nocturnes. #2

On devrait jeter par dessus bord, ces regrets qui nous attrapent à la gorge. Et ce passé qui parvient à détruire cet aujourd'hui qu'on tente de construire. On devrait se débarrasser de ces pulsions sordides qui nous poussent à nous blesser. Et presque à nous tuer. On devrait tirer un trait sur ces promesses qu'on nous a faites, et auxquelles on s'accroche aujourd'hui encore. Elles ne sont que poussières contre vent et marée. Il faut tout jeter, faire table rase du passé pour aspirer une profonde gorgée. Apprécions cette vie qui s'offre à nous. Il est temps de renier cet hier contre lequel on s'est trop heurté. Oublier pour mieux recommencer. 


Viens, donne moi ta main. Allons courir ce monde nouveau. Allons saisir ces rêves sur lesquels on a tant fantasmé. Et embrasse moi. Embrasse moi encore. Dévore moi des yeux et crie moi ces choses qu'on s'avouait tout bas dans nos chambres d'enfants. Montre moi la vie et l'univers. Je veux que ma tête tourne, je veux que mon coeur batte au rythme du tien. Donne moi une raison de m'accrocher à cette vie avec laquelle j'ai voulu tant de fois rompre. Réveille moi, réveille moi dans tes bras. Réveille moi dans la douceur apaisante du soleil de décembre. 






Morgane.©

samedi 30 janvier 2016

La playlist du week end. #2

Samedi matin, 9h30.


Tiwayo - Dans tes yeux (cover)


Holy Two - Rush 


Blackbear - Idfc (Tarro Remix)


Tawk - New days 


Chet Faker - Gold 


Fade out lines - The Avener, Phoebe Killdeer


Degiheugi - L'improvisation au Ukulélé 


Oh Wonder - Without you