samedi 11 novembre 2017

La fête de trop.



05h51 - Centre ville de Londres.

Une pluie dégueulasse s'écrase sur le macadam de cette nuit noire, que seul un vieux lampadaire clignotant peine à distraire. Est-il trop tôt ? Ou bien trop tard ? Rien ne semble moins sûr dans l'Angleterre qui dort encore. L'accalmie nocturne n'est perturbée que par le bruit de cet ivrogne qui crie à la gueule du monde, incapable de se redresser, dans un tintement de verre. Certainement une énième bouteille. Il finira par s'endormir, comme tous les jours, lorsque l'aube se pointera, et que le monde reprendra ses droits. Avant  de recommencer, la nuit suivante, accompagné d'un autre tintement. Cigarette bordant la lèvre inférieure et regard brumeux, Max observe cette valse nocturne, tapi dans l'obscurité et le silence nocturne. Il devrait avoir regagné l'appartement qu'il occupe, quelques rues plus loin. Ou partir. Partir, c'est bien. Courir le monde et s'abandonner dans son immensité. Mais il est incertain que la solution à la morosité perpétuelle se trouve de l'autre côté d'une montagne ou d'un océan. Alors il se résigne et frappe dans cette canette rouillée avant de poursuivre sa route. Le jour commence à poindre, et il est déjà trempé. 



Morgane.©


vendredi 8 septembre 2017

Requin-Tigre. #7

Tu vois, je t'écris de l'autre bout du monde. Je t'écris ces mots que tu ne liras jamais, et toutes ces mélodies que je ne sais plus jouer. Parce que j'ai tout perdu, en te perdant toi. J'aurais voulu pouvoir t'entendre rire une dernière fois, plutôt que cette porte qui n'a de cesse de claquer, encore et encore, dans cette nuit qui n'en finit plus. J'aurais voulu embrasser ce sourire, si rare pour être signifié. Et cette moue qui parait tes lèvres, bien souvent boudeuse, et qui a su me faire chavirer. J'aurais voulu tout te montrer, mais je me suis noyé dans ce monde qui n'est pas le tien et dans ces conneries qui font ma vie. Ah oui, j'en aurais voulu des choses. Je t'aurais voulu entière, te chérir, t'emplir de mon amour, et te promettre l'éternité, le toujours. Mais tu es déjà loin, bien trop loin de moi, coincé dans cette existence qui a perdu tout son sens. Cette vie qui n'est qu'une mascarade sans toi, que ton absence a rendu insupportable, et dont je finirai par démissionner, misérable. 


Morgane.©


dimanche 25 juin 2017

Playlist du week end. #13

The George Kaplan Conspiracy - Paul's Return


Moderator - Words Remain (Vinyl extended version)


GooMar - I forgot why


Feder - Goodbye feat. Lyse


L'impératrice - Parfum Thérémine 




samedi 10 juin 2017

L'amour et la violence

Tu te balades, tu la balades. Les grands Boulevards, vous les connaissez par coeur. Mais elle continue de s'extasier. Sûrement pour te donner de l'importance. Et pour la vingtième fois, tu vas lui conter l'anecdote insignifiante de cette femme qui traversa sans regarder. Pour te donner de la contenance. Pour lui en apprendre. Encore. Il faut dire que tu as un don pour raconter. Comme elle pour jouer les étonnées. Vous vous êtes tout de même bien trouvés.

La nuit, elle se donne l'air effarouché. Il n'y a que comme cela que tu sais l'aimer, lorsqu'elle est intimidée. Ça tire plus de la véhémence que de la romance. Parce que vous vous donnez. Beaucoup trop. Et sans condition. La passion et la fougue. Ça aurait pu être doux. Ça vous a rendu fous. Incapables de se supporter. Incapables de s'éloigner. Vous avez signé pour un amour inconditionné, où plus rien n'a de sens. L'amour, la haine, la violence. 

C'est fatiguant, c'est assommant, ce jeu incessant. S'accrocher, pour mieux se blesser. S'épuiser, puis recommencer. S'aimer, se détester. Sans jamais se quitter. Vous en gardez pourtant quelques blessures, quelques gravures. Comme une collection absurde et tordue, de souvenirs qui toujours vous torturent.


Morgane.©


vendredi 26 mai 2017

Playlist du Week end. #12

Quantic - Time is the enemy


Neroche - Earth druid 


Wax Tailor - Que sera sera 


Jim - La maison


Ether - Silent Partner


dimanche 21 mai 2017

Le courage de nos ambitions.

Peut être s'étaient-ils finalement trompés ; nous ne rêvions peut être pas d'une vie riche en émotions, rivière de diamants autour du cou. Peut être rêvions nous de choses plus simples, plus accessibles. De la douceur de la vie. Alors je me rappelais ce vieux rêve qu'on faisait, petit. Notre enfance, loin de toute cette agitation, le maelström de nos vies. L'été, les pieds dans l'océan, parfum tarte à l'abricot. Rien d'autre ne comptait que la simplicité et l'amour fraternel. Je vous vois, à travers vos écrans, le regard interloqué et la moue dédaigneuse. Arrêtons tes facéties ma pauvre, ta vision de la chose est bien trop archaïque! Et pourquoi ? Pourquoi rêver de pouvoir, et de fortune à ne plus savoir quoi en faire ? De ce conditionnement permanent. Tu feras comme Papa et Maman. Pourquoi ne pas choisir de piétiner le destin, de la réinventer, d'en faire quelque chose de bien ? On s'impose des cadres tout en proférant qu'on cherche à en sortir. On joue les ladres alors que l'on sait que l'argent va nous pourrir. On devrait aller au delà. Vouloir tout voir. Vouloir tout vivre. Avant de mourir. Mais on est devenu les esclaves de nos existences, les rois de la déchéance. Pourtant on s'enfume, on se dit insolent, décadent, on emmerde les gens. Et après ? Après rien. Parce qu'on craint bien trop le lendemain, pour risquer de prendre notre destin en main. Alors on laisse tout à l'abandon. On a pas le courage de nos ambitions. 





Morgane. ©