jeudi 30 janvier 2014

Elle.

Parov Stelar - Shine 

Ses cheveux sac de noeuds, elle traîne sa dégaine juvénile à travers Paris. Intrépide. Un prénom ne sera pas utile. Les oiseaux de nuit n'ont pas vocation à être appelés. Elle est de celles que l'on croise au détour d'une ruelle animée, cigarette vissée aux lèvres puisque c'est devenu une nécessité. Le regard brumeux bien que sûr, elle obnubile Paris, ses grandes avenues. Solitude téméraire que trahissent ses traits. La mine fadasse, et pourtant mystique. Tous les soirs elle s'accomplit à froisser de nouveaux draps comme s'il s'agissait de son destin. Elle oublie le temps, parfois trop long. Parfois trop grand. Et rêve d'ailleurs. Ambition onirique aux accents tragiques puisque Paris jamais elle ne quitte, comme s'il en allait de sa propre vie. Trainant sa carcasse sur le pavé sale, sur le macadam où l'obscurité s'écrase, elle est de ces filles dont on parle mais que personne ne voit. Une beauté fragile aux allures tragiques sur fond d'un éternel spleen. La moue boudeuse, ravageuse, elle vient et vous vole votre coeur en un seul mouvement de cil. 

Elle, dégueulit, odeur de mélancolie. C'est l'obscurité dans un corps de gamine. Ces nymphettes que l'on croise entre deux Martini au Queen. Qui vous embrassent car telle est la procédure. Qui vous aime comme une promesse divine. Elle, c'est l'injustice d'une jeunesse éternelle qui n'a que faire du quand dira t-on. Vivre rapidement. Mourir jeune. Le paroxysme de la noirceure. Elle s'oublie. Elle oublie. Elle, frisson dans mon échine. Elle divine. Elle amphétamine de mes nuits. Elle prête à tout pour frôler la vie. 

Morgane. ©


dimanche 26 janvier 2014

Divagations dominicales.

En écoute, All Night - Parov Stelar. 

Aujourd'hui encore, une fois n'est pas coutume, la France se plait à parader sur le pavé Parisien. Un mouvement nommé Jour de Colère et que le Figaro décrit comme Le collectif qui rêve de fédérer les Anti-Hollande. Soit. Après tout, chacun occupe son dimanche comme il le peut. Je ne suis ni pour, ni contre. Nous, jeunesse - pour la plupart j'entends - sommes surtout perdus entre des partis politiques qui se veulent puissants mais qui au final, pratiquent tous la même politique. Gauche, ou droite. Et c'est sur cette note qui apporte un semblant de sérieux à ce capharnaüm qu'est mon blog que moi, j'aimerais vous parler de mon occupation du dimanche. 

Non, je n'ai pas organisé de manifestation contre un quelconque dirigeant - Dans la mesure où l'on pourrait encore appeler Françou la bonne bouille ainsi - de toutes façons, l'hiver en Vendée est aussi mouvementé qu'un night club pour octogénaires en phase terminale (Oui je sais, c'est borderline). Non, plutôt que de rejoindre ces mécontents du dimanche, j'ai entrepris de faire une liste de toutes ces choses que j'aimerais faire en 2014 puisqu'après tout, il n'est pas trop tard pour exposer ses résolutions. C'est ainsi, portée par un enthousiasme qui ne me quitte plus depuis quelques temps - et qui me pourrit mon inspiration le salaud! -, que je me décide à entreprendre la liste non exhaustive de mes projets pour cette nouvelle année. 

  • Avoir ma première année de L1 droit. Et je vous sied de bien vouloir croiser vos petits doigts - et même vos orteils s'il le faut - pour que ce soit le cas.  
  • Partir à Lyon. Une envie soudaine et inexplicable. Désir de nouveaux horizons, de voir autre chose. 
  • L'embarquer dans mes aventures. Celui dont on ne doit pas prononcer le nom mais dont tout le monde connait l'existence. On l’appellera Amoureux, pour se la jouer Vintage. 
  • Soigner mon hédonisme grandissant. (ça, c'est surtout pour me donner bonne conscience. Comme la salade dans les burgers.)
  • Voir mon Alice à Montpellier. Et c'est pour très bientôt!
  • Arrêter de fumer. Depuis le temps que j'en parle, j'ai quand même espoir. 
  • Être heureuse, et ça c'est ambitieux. 

Morgane. 

mercredi 22 janvier 2014

J’accoutume mon âme à souffrir ce qu'ils sont.

J'aurais pu aimer l'obscurité dans tout ce qu'elle a de tragique, fatidique. Et à la fois d'absurde. L'obscurité est un délire subtile et une beauté sans nom. Rien n'est plus agréable que les ombres tremblantes et jaillissantes. Ce sentiment transcendant mais surtout transcendé. La nostalgie amère qui nous inonde et nous rassure à la fois. L'obscurité a de grandiose qu'elle nous transperce de souvenirs et nous connaît. Elle nous connaît car elle sait faire jaillir les sentiments passées. Elle pousse à la réflexion. L'obscurité est le moteur de toute chose. J'envie l'être qui connaît l'immensité de l'obscurité là où moi, je n'ose rien d'autre que la fuir, de peur qu'elle m'engloutisse. 

Car je ne la supporte pas, non. Je ne supporte pas que l'on me cerne. Être à nu m'angoisse au plus haut point. Comme le couteau sous la gorge. Je crains de perdre cette liberté dans les limites que je cultive. Celle des faux-ressentis, de la moue intemporelle, du regard hagard et solitaire, finalement. Rien n'est plus laid, plus ennuyant que l'être qui n'a plus rien à dévoiler, que l'on peut penser acquis. L'honnêteté dans sa dimension la plus tragique. 

Je vis avec la nécessité du pathétique. La pluie qui s'écrase contre les vitres des grands ensembles gris, merdiques. Comme une camée, je revendique mon attrait toujours grandissant pour le dramatique. Gamine funeste et hors du temps. Corrosive, sans avenir. J'ai cette image onirique de ces hommes, ces femmes, qui à défaut de savoir encore vivre, se shootent à la mélancolie. Parfois en espérant y rester. Pour de bon. Les autres ne jouent qu'avec leur vie en se retournant le coeur à grands coups de bonheur. Bonheur enfoui, disparu. Le bonheur qu'on oublie. Trop vite. Et qui blesse encore plus en revenant.

                     Morgane. ©


                       

dimanche 19 janvier 2014

Rendez-vous au prochain renouement. (2/2)

Ils s'aiment. Ils ne se l'avouent pas mais le savent. Comme deux enfants. C'est la peur qui les nourrit. L'explosion trop intense qui pourrait les détruire. Ce sont deux écorchés. Ils ne se sont jamais véritablement remis du passé. Elle veut le guérir. Il cherche à la nourrir. Des rires que l'on échange. A l'oreille, il lui glisse deux trois conneries. Et elle y croit. Elle y croit comme jamais. Elle fait des plans sur la comète les imagine   dans dix, vingt, cent ans. Toujours ensemble. Les illusions qui nous rassurent. Les illusions qui nous font du bien. Ses idées glauques, elle les a laissé tomber. Même la cigarette n'a plus assez de goût. N'a pas le goût de ses lèvres. Et oui, elle est devenue kitch, use de clichés. Mais elle s'en moque. Rien ne lui plait plus que cette allégresse dérangeante. Ce bonheur incandescent.

Bien sur, il mérite mieux. Bien mieux. Elle se sait. Mais elle ne lui dit rien. Parce qu'elle ne le veut qu'à elle. Jalousie maladive, qui la ronge alors que son sourire l'enivre. Lui, il est loin. Tout là-bas. Mais c'est ici qu'il voudrait être. Proches. Toujours plus proches. L'un contre l'autre. Longtemps. Toujours plus longtemps.


Elle y pense. Jour et nuit. Elle s'en rend malade même, parfois. Elle le cherche sous la couette. Mais rien, évidemment. Il est loin. Trop loin. Perché. Tout là-haut. Mais elle a espoir, elle y croit. Un jour, il reviendra. Un jour, il lui dira. Elle se l'ait promis, juré. Rien ne lui échappera. Elle veut être sûre. Sûre que tout est vrai. Sûre de la réalité. Elle veut que ces élucubrations nocturnes aboutissent. Stoïque, et prête à affronter la réalité, ses vieux démons. Son vieux démon. A tout recommencer, à jouer les amoureuses. Quitte à plonger la tête la première dans l'affliction. Sans même se poser de question. Aimer, c'est le début de la fin. 

Morgane.

samedi 18 janvier 2014

« Un ami, rien qu'un ami, c'est aussi précieux qu'une vie. »

Il me raconte la vie, la grande vie. Et moi, noyée dans le gris, j'observe la pluie qui sur les toits s'abat. Spectatrice de mon propre quotidien, soumise à mes pulsions tragiques, destructrices. Cigarette. Encore. C'est mal. Tant pis. On s'épie entre deux shot de Vodka. Et c'est la vie qui repart, l'alcool qui nous électrise. Un défi permanent, repousser toujours les limites. S'obstiner à les piétiner. Les partiels sont finis et je rêve de nouveaux horizons. L'ivresse à n'en plus finir. Ce goût âcre, qui nous déchire l'estomac. Les amis qui s'invitent. Avec eux, la joie et les sourires. Puis le noir. Bip. Bip. Bip. C'est la réalité qui nous rattrape, qui fait que je dérape. Les yeux cernés, le regard teinté. Je me dépêche. Le temps est passé. Huit heures. L'amphi blindé. Mais on survit. On s'accroche. On se soutient. Tous ensemble. On sourit. Tout le temps. C'est con. C'est le bonheur. Les soucis qui s'en vont. Avec la raison. Et trop de choses encore. Les souvenirs que l'on grave sur la pierre de peur d'en perdre une miette. On les fige, de peur qu'ils s’abîment. Comme tous ces gens qu'on a aimé. Trop vite. Et qui déjà, s'apprête à disparaître. Passé en courant d'air dans notre vie et qui pourtant, y ont laissé une empreinte éternelle. On profite de ces derniers instant. Hier un ami. Aujourd'hui un vieux frère. C'est la déception qui nous accapare. Mais on a trop pleuré sur notre sort. A quoi bon continuer ? Ne gardons que les rires. Le meilleur. C'est image d’allégresse, de bonheur. Tout se perd. Même l'envie. Même la vie. 

Tom s'en va. C'est ainsi. C'est un très bon ami que l'on perd. Pour mieux le retrouver, je l'espère. Une rencontre comme on fait peu et qui, manifestement, ne nous laissera un seul regret en bouche ; celui de ne pas en avoir assez profité. 





lundi 13 janvier 2014

Rendez-vous au prochain renouement. (1/2)

Ca commence comme ça. Comme un rien. C'est tout con en réalité. Elle l'a vu et il a souri. Je crois qu'elle ne s'en est jamais véritablement remise. Ca partait de rien. Une proposition saugrenue. Et un numéro que l'on échange sur un morceau de papier déchiré à la va-vite parce que c'est le temps qui les rattrape et ce sont les adieux que l'on précipite. 

Ils se sont revus. Toujours sans arrière-pensées que celle de s'occuper l'esprit. Il avait besoin de compagnie. Elle recherchait un échappatoire. Il a été attentif. Elle s'est montrée joviale. Ils se sont accordés. Les petits destins font parfois les grandes rencontres. Il y a eu des rires, les banalités de la vie et la connerie adolescente. Des aveux, sans détour. Une dose d'humour douteux - Si, je vous assure. Et le dérapage. Toujours ce dérapage. A croire qu'il la suit partout.

Il lui colle à la peau. Partout, tout le temps. Il la pourchasse et elle rêve de s'écraser contre le macadam pour s'en défaire. Pourquoi et comment ? Mais plutôt que de fuir, elle réédite. Parce qu'elle aime se faire du mal et qu'elle est convaincue d'avoir trouvé celui qui pourrait lui écorcher le coeur de façon assez vive pour que la douleur soit intense dés le début. Elle se moque de cuir à petit feu. Elle rêve d'une explosion. Quelque chose d'assez fort pour que l'impact lui transperce la cage thoracique et lui prouve que si, finalement, elle était bel et bien vivante. Et c'est ce qui finit par arriver.

Le jeu prend fin. On s'arrête sur des promesses vaines alors que l'on sait ces adieux définitifs. Et un retour à la vraie vie. Elle a atteint, elle en est persuadée, ce qu'elle cherchait. Mais à trop jouer, elle a fini par se perdre elle-même. Le regard vide, tellement livide, elle lui en veut presque. Il est reparti, tel un voleur, avec un morceau d'elle-même. Et la douleur est intense. Elle ne l'a jamais autant été. Dans l'affliction, il survit. Dans les conneries de la vie. Alors elle cherche autre chose, un nouveau jouet. Mais ça ne dure pas. Toujours il revient. Jamais il ne se détache. Il la hante et elle le maudit de l'avoir révélée. Elle vivait tapie dans l'ombre et il lui a demandé d'en sortir. Elle a accepté, sans concessions, sans en estimer les conséquences. 

Dans ce silence radio qui s'établit, elle rêve parfois d'une échappatoire, ou mieux encore, d'un peu de lumière. Lumière qui survient, un temps durant. Quelques heures à se remémorer pour la centième fois ce qui l'a tant dépouiller. Elle est amère. Vengeance ou partage. Elle ne sait plus véritablement distinguer le mal du bien. Faute est qu'elle a trop vécu dans le déni pour ouvrir pleinement les yeux et comprendre l'étendu de sa connerie. Peut être reviendra t-il. Peut être pas. Mais une chose est sûre, elle ne le laissera pas passer deux fois. Cette douleur, elle la veut sienne. En permanence. Elle le veut comme une cicatrice qui ne guérirait jamais. Une plaie ardente qui vous lance à longueur de temps et sans qui pourtant, on ne pourrait être. 

Et puis il revient. Au beau milieu de l'hiver. Il réapparait sans jamais se douter qu'il a su la détruire pleinement. Il réapparait et elle rapplique. Pour le quitter aussi vite. A chacun sa dose de déception. Il aura voulu la voir. Elle a fui pour se sauver d'elle-même. Et le sauver par la même occasion.

Peine perdue. Le mal est fait. La raison a fui. Les plaies n'ont pas su se refermer. 




vendredi 10 janvier 2014

Nuées Ardentes.

Il y a des sourires que l'on oublie pas. Ceux qui vous éclairent. Ces sourires qui sont pareils à de nouveaux horizons. L'inexplicable. l'indéchiffrable. La faille dans ce système qui nous matraque. 

Réveillée de ce cauchemar trop long et scabreux que semblait être ma vie, je goûte enfin à la joie que procurent les bonheurs simples. Je voudrais leur éclabousser à la figure, mon trop-plein d'allégresse. Et crier que moi aussi, j'y ai le droit. Que le bonheur est universel, à tous ces égoïstes attardés persistants dans l'idée que l'on ne pouvait l'acquérir que de part sa naissance. 

Crions au scandale. Soulevons nous. Nous qui avons eu trop souvent le coeur brisé. nous, qu'on a trop souvent laissé espérer. Nous qui n'avons pas eu l'occasion d'être correctement aimé. 

Morgane. 

Ps ; Je suis malade. Je le crois. 
Et il s'appelle Robin. 


dimanche 5 janvier 2014

Marocanisation.

A l'heure où les vacances se terminent et où la rentrée se profile - C'est déjà fini ... - j'ai décidé de vous faire un petit bilan, Biolay dans les oreilles. Des vacances riches en émotions. Peut être trop, même.
N'as-tu jamais remarqué, lecteur, que les vacances de Noël sont les plus imprévisibles. A croire que la magie des fêtes agit bien plus que l'on ne voudrait bien le croire. Mais loin de moi l'idée de te conter tous mes secrets, j'ai décidé de choisir, dans mon infinie générosité, une partie de mes vacances ; Mon voyage à Agadir, au Maroc.














Paris Charles de Gaulle, Lundi 30 Décembre. Direction Agadir. Atterrissage en douceur dans ce qui devrait être pour quelques jours durant, ma conception du paradis. Chaleur, palmiers et plages à n'en plus finir. Mais j'ai cette amère impression de jouer les envahisseurs Européens, profitant d'un pays moins développé que le mien pour passer des vacances Low Cost. Evidemment, on me répond que je me fais encore des idées. C'est du tourisme qu'ils vivent! Mais l'idée ne me convainc pas des masses. Je maudis presque cette image que je semble donner. Et pourtant, je ne suis pas la seule, certainement pas. Des Anglais, des Allemands, des Hollandais, à croire que tout le monde s'est donné rendez-vous. Il faut avouer que l'été à trois heures de Paris à quelque chose de vraiment attractif. Fuir le gris pour quelques jours de soleil, à se languir au bord de la piscine. N'avoir pour seule occupation que de narguer ceux rester en France, sous la pluie battante, et la fraîcheur hivernale. Ils seront les premiers à nous narguer à notre retour.
Quad dans le désert, excursion à Marrakech, tour de petit train pour visiter la ville ; il n'y a pas à dire, je prends mon rôle de touriste très au sérieux. Cadeaux pour les copines, et découverte de la nourriture locale, on me donnerait presque une médaille. En bon étranger de passage, je fais tourner l'industrie comme il se doit. Je ne consomme plus. Je sur-consomme. C'est presque trop facile. Je veux et j'obtiens. D'un côté, on cherche à satisfaire la clientèle. Et de l'autre, il y a mes parents qui imaginent depuis des mois ces vacances. Ils les veulent inoubliables. Et pour cela, cherchent à satisfaire au maximum leur progéniteur. Merci Papa, Merci Maman. Douce attention. Mais ça ne dissipe pas pour autant mes interrogations. Le pourquoi du comment. Va t-on encore profiter du système longtemps ?