lundi 13 janvier 2014

Rendez-vous au prochain renouement. (1/2)

Ca commence comme ça. Comme un rien. C'est tout con en réalité. Elle l'a vu et il a souri. Je crois qu'elle ne s'en est jamais véritablement remise. Ca partait de rien. Une proposition saugrenue. Et un numéro que l'on échange sur un morceau de papier déchiré à la va-vite parce que c'est le temps qui les rattrape et ce sont les adieux que l'on précipite. 

Ils se sont revus. Toujours sans arrière-pensées que celle de s'occuper l'esprit. Il avait besoin de compagnie. Elle recherchait un échappatoire. Il a été attentif. Elle s'est montrée joviale. Ils se sont accordés. Les petits destins font parfois les grandes rencontres. Il y a eu des rires, les banalités de la vie et la connerie adolescente. Des aveux, sans détour. Une dose d'humour douteux - Si, je vous assure. Et le dérapage. Toujours ce dérapage. A croire qu'il la suit partout.

Il lui colle à la peau. Partout, tout le temps. Il la pourchasse et elle rêve de s'écraser contre le macadam pour s'en défaire. Pourquoi et comment ? Mais plutôt que de fuir, elle réédite. Parce qu'elle aime se faire du mal et qu'elle est convaincue d'avoir trouvé celui qui pourrait lui écorcher le coeur de façon assez vive pour que la douleur soit intense dés le début. Elle se moque de cuir à petit feu. Elle rêve d'une explosion. Quelque chose d'assez fort pour que l'impact lui transperce la cage thoracique et lui prouve que si, finalement, elle était bel et bien vivante. Et c'est ce qui finit par arriver.

Le jeu prend fin. On s'arrête sur des promesses vaines alors que l'on sait ces adieux définitifs. Et un retour à la vraie vie. Elle a atteint, elle en est persuadée, ce qu'elle cherchait. Mais à trop jouer, elle a fini par se perdre elle-même. Le regard vide, tellement livide, elle lui en veut presque. Il est reparti, tel un voleur, avec un morceau d'elle-même. Et la douleur est intense. Elle ne l'a jamais autant été. Dans l'affliction, il survit. Dans les conneries de la vie. Alors elle cherche autre chose, un nouveau jouet. Mais ça ne dure pas. Toujours il revient. Jamais il ne se détache. Il la hante et elle le maudit de l'avoir révélée. Elle vivait tapie dans l'ombre et il lui a demandé d'en sortir. Elle a accepté, sans concessions, sans en estimer les conséquences. 

Dans ce silence radio qui s'établit, elle rêve parfois d'une échappatoire, ou mieux encore, d'un peu de lumière. Lumière qui survient, un temps durant. Quelques heures à se remémorer pour la centième fois ce qui l'a tant dépouiller. Elle est amère. Vengeance ou partage. Elle ne sait plus véritablement distinguer le mal du bien. Faute est qu'elle a trop vécu dans le déni pour ouvrir pleinement les yeux et comprendre l'étendu de sa connerie. Peut être reviendra t-il. Peut être pas. Mais une chose est sûre, elle ne le laissera pas passer deux fois. Cette douleur, elle la veut sienne. En permanence. Elle le veut comme une cicatrice qui ne guérirait jamais. Une plaie ardente qui vous lance à longueur de temps et sans qui pourtant, on ne pourrait être. 

Et puis il revient. Au beau milieu de l'hiver. Il réapparait sans jamais se douter qu'il a su la détruire pleinement. Il réapparait et elle rapplique. Pour le quitter aussi vite. A chacun sa dose de déception. Il aura voulu la voir. Elle a fui pour se sauver d'elle-même. Et le sauver par la même occasion.

Peine perdue. Le mal est fait. La raison a fui. Les plaies n'ont pas su se refermer. 




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