jeudi 31 octobre 2013

Élucubrations en salle Obscure.

Cinéma Pathé Salle 14 - 15h00 - Fonzy.


(Ce sourire vous est offert gratuitement, par la magie d'internet.)

Il est 15 heures quand je pénètre dans cette antre de la consommation à grande échelle ; le cinéma Pathé le plus proche de chez moi, énorme mastodonte gris surplombant la voie rapide. De suite, ce bâtiment ne vous laisse pas indifférent. Ou plutôt, ne me laisse pas indifférente puisqu'il traduit la satisfaction d'un de mes loisirs fétiches ; le cinéma. Pas que je sois une grande cinéphile - qu'on s'arrête de suite ; non je n'ai pas écrit la Bio de Truffaut, non je n'ai pas écumé les Godard - mais me retrouver dans le noir, en compagnie d'étrangers dans ces fauteuils rouges m'a toujours laissé une agréable sensation. Même en allant voir un navet, j'ai déjà éprouvé du plaisir. Et seule, le plaisir est encore plus grand. Comme un rendez-vous en tête à tête avec le pâle écran. Et ce ressenti, on ne le retrouvera jamais chez soi, même si le prix d'une séance de cinéma aujourd'hui, nous fait pourtant réfléchir à deux fois avant d'y prendre place. Les plus réfractaires d'entre vous n'auront pas de remords à me traiter d'idiote ' Le cinéma moi, c'est en streaming sur le net. Et gratis ma cocotte! ' Certes oui, c'est envisageable. Mais pourtant, je ne manquerai pas de leur répondre que s'ils veulent tuer notre pauvre cinéma, et donc un nombre d'emplois considérable, qu'ils le fassent! (Argument temps de crise) et j'ajouterai que du fait que je vienne d'arrêter de fumer, le cinéma m'occupe l'esprit. Et que c'est une dépense bien plus enrichissante qui de plus, m'apporte deux heures de paix. (Argument salope arrogante)
Mais parlons plutôt du film. Ou du moins, de ce que j'en ai entendu dire. Fonzy, un remake de Starbuck, film québécois qu'on ne présente plus et qui a été encensé par la critique de nos très chers cousins d'Amérique du nord. On y retrouve dans le rôle phare, l'irremplaçable José Garcia, venu par ailleurs défendre son film au Grand Journal de son vieil acolyte Antoine DeCaunnes - Qu'on ne présente plus non plus - et qui nous a offert une séquence aussi déjantée que mémorable. Comme à leur habitude en somme. Mention spéciale pour l'apparition dans la bande annonce d'Hugo Dessioux dit Hugo Tout Seul, youtubeur que j'aimerais ne pas avoir à présenter. Ce qui est le cas pour tous ceux qui ont Internet, et un minimum de culture du net. On se retrouve après le film, pour un petit avis, aussi sincère que possible.



Aujourd'hui - ou du moins cet après-midi - je suis encore tombée amoureuse. Deux fois. Du regard Jesuisunhommemarquéparlavie de José Garcia et le sourire Lavieestbelleytoutytout de Hugo Dessious. Oui, car je sors du cinéma. Du moins, je suis enfin chez moi. Alors me voilà, regagnant le trône de ma vie, là où le calme règne encore, en compagnie des quelques petites bêtises signées Bedos fils dont j'avoue raffoler. Non pas qu'il y joue son rôle sanitaire, dans mes péripéties (à deux balles) mais celui de cagibi à l'abri du maelström perpétuel qu'est ma vie au sein d'une famille nombreuse. Mais voilà, ce qui devait arriver arriva. Et le calme fut de courte durée. Les ampoules écolos qui s'éteignent par elles-mêmes au bout d'une minute et m'empêchent de fait, de trainer ma carcasse trop enrobée dans les abîmes de cette tour d'argent improvisée - sauf gesticulations ridicules qui ne feraient que confirmer la théorie de Darwin selon laquelle un chimpanzé sur une branche me ferait office de cousine. Comme je ne souhaite pas me mettre tous les cathos de France à dos, j'ai préféré fuir pour retrouver ma cacophonique usuelle et me sacrifier sur l'autel de l'ennui ; BFMTV. Où là aussi, on parle de sièges éjectables et de trônes à fuir. Comme quoi finalement, la situation de nos politiques n'est pas si éloignée de la nôtre.

Minute critique.

Mais plus sérieusement que cela, j'aimerais faire une véritable critique. Puisque je suis là pour cela, après tout. Parait-il du moins. Donc, lançons nous ; Fonzy n'est pas un chef d'oeuvre, nous nous accorderons certainement là dessus. Mais en temps de crise, une dose de sourire, de bonne humeur, eh bien ça ne fait de mal à personne. Qui plus est, sur une bande son de We were Evergreen qui pour l'occasion, contribue à la gaieté de ce film qui, malgré ce qu'on a pu en dire - Plagiat et autres vipères du même ordre, vous fera passer un agréable moment. Enfin, et je pense que c'est important de le souligner, voir José Garcia dans un autre rôle que celui du caïd à deux balles ou du boulet de service est véritablement agréable et on en vient presque à se demander pourquoi il ne s'est pas penché sur la chose plutôt.


mardi 29 octobre 2013

A la terrasse des cafés.

Cinq Octobre deux mille treize. 

Assise à la terrasse de ce petit café de centre-ville, je m'engage à profiter du soleil une dernière fois avant que celui-ci ne meurt. L'été Indien m'embaume. Trop en avance, comme toujours. Alors j'attends cette amie qui n'arrivera pas avant une heure, le regard flou sur la foule peu dense. Face à moi, trois femmes d'un âge avancé. Parfois, j'envie leur allégresse. Cette gaieté qui les sublime. A croire qu'à cet âge, la vie est bien plus douce qu'à l'aube des vingt ans. Les jours se ressemblent et putain ce que c'est triste à mourir. Cigarette aux lèvres; voilà bien la seule chose qui me plaît. Fumer et m'embaumer de ces quelques effluves d'un cancer qui n'arrivera que trop tôt. Tant pis, je prends le risque de raccourcir mon existence. A quoi bon vivre si c'est pour s'encrer dans la monotonie des jours anciens, ceux que l'on a déjà vécu et que l'on risque de revivre, encore, en boucle. Comme un éternelle recommencement. Comme une ritournelle enfantine qui nous reste en tête des heures entières. Un Coca-Cola s'il vous plait. Zéro. C'est pour se donner bonne conscience, le zéro. J'imagine qu'avec si peu de calories - parait-il - j'aurai moins de remords à savoir des enfants surexploités dans un pays du tiers monde pour une gorgée de cette boisson qui au final, n'est que d'une banalité affligeante. Je repose mon verre, jette un oeil au prix. Puis à ce bouquin de Houellebecq, trouvé dans un rayon. Plateforme. Quelques pages. Puis mon âme vagabonde, vers quelques insatisfactions. Je rêve d'un vers de blanc dont la couleur rendrait le soleil pâle. Des rires se déversant, cognant contre mon palais. Sur les toits Parisiens, l'amour en chemin. Des regards que l'on s'échange, sans que la parole n'ait à s'en mêler. Mais rien. Ce sont les vibrations de mon GSM sur l'imitation marbre de la table qui me rappelle à l'ordre. Je le maudis d'exister à cet instant. Tout comme à la réalité d'être réalité. Un sms plein de promesses. On se dit toutes ces choses qu'on ne tiendra pourtant pas. Le regard curieux, je relève la tête. Les couples s'entassent à cette terrasse. A croire qu'ils se sont passés le mot. Un instant, l'envie de me lever me prend. Leur dire qu'ils ne ont tort, qu'ils court à la catastrophe. Mais je me retiens de déverser toute cette haine. Parce que finalement, ils n'ont pas l'air si malheureux que cela. Peut être est-ce cela finalement, le bonheur. Je reprends une cigarette. C'est mon bonheur à moi, le tabac. Ça excuse tout. Ça efface tout. Promesse néfaste. J'évite d'y penser, et la laisse encrasser mes poumons déjà meurtris. Tant pis. Du Air dans les oreilles. Je quitte le vrai. Sans regrets. Quelques Euros abandonnés sur une table, une dernière gorgée et une cigarette qu'on rallume. Je me lève, et préviens mon amie ; Je ne supporte plus le bonheur d'autrui.

Morgane.



samedi 26 octobre 2013

Dear Diary.

Samedi 27 Octobre 2013.

Ce matin, je me lève, pleine de convictions. Convictions que je tenterai à l'avenir, de suivre. La première ; arrêter de fumer. Et j'en suis à mon deuxième jour. Croyez moi, ça n'a rien de bien simple. Mais je m'y tiendrai. Pour la simple et bonne raison que l'heure est aux résolutions. Oui, les mauvaises langues rirons, mais ma décision, aussi fou que cela puisse paraître, est prise. Il y a un temps pour tout. Et celui de la débauche devrait toucher à sa fin. J'en suis lasse. L'ivresse en chemin, j'avais cru pouvoir oublier le désarroi de la réalité. Mais il n'en ai rien. L'alcool n'arrange rien. Jamais. L'ai-je appris à mes dépends ? Probablement, oui. Mais ça, c'est une autre histoire. Je rêve d'un ailleurs. De quelque chose de plus grand. Vibrer, rire, pleurer. Et construire quelque chose aussi. Du concret. Me jeter à l'eau une fois dans ma vie. Et enfin concrétiser mes projets. Non, je n'attendrai pas le premier janvier pour vous donner mes résolutions. Pour la simple et bonne raison que je serai en pleine révisions des partielles. Je pense que cet argument n'est tout bonnement pas discutable. Surtout que je refuse de refaire une première année. 
C'est ainsi donc que je me lève pour écrire ce qui semble être les premières lignes de ce que je souhaiterai être. Voici donc mes résolutions. 
- Arrêter de fumer, pour le bien de mon porte-monnaie. 
- Attendre d'avoir une véritable raison de boire, plutôt que de les provoquer. 
- Prendre soin de ce blog, ainsi que de mon blog Tumblr
- Me remettre à écrire au lieu de produire nombre d'ébauches. 
- Commencer sérieusement à faire du sport. 
- Économiser et partir en vacances comme une grande.
- Maigrir, maigrir, maigrir. (Connard de dictât de la maigreur.)
- Me cultiver et surtout, étudier
- Refaire ma garde-robe.
- Investir dans un nouvel ordinateur.

Morgane. 




Quelques inspirations avant l'hiver. 


samedi 12 octobre 2013

' Baudelaire l'appelait Spleen. Ma grand mère l'appelait cafard. Et moi, je ne l'appelle pas ; il sait venir tout seul.

La dépression post-automnale. Celle qui vous achève.
Les membres crispés, j'observe le monde. Quel est ce dégoût soudain qui m'envahit peu à peu ? A croire que la vie ne vaut finalement, pas grand chose. Entre sourires hypocrites et rires forcés, j'envisage de m’éclipser. Pour toujours. Disparaître. Pour toujours et à jamais. S'enfermer pour fumer, boire du thé. Et rêver. Toujours rêver. C'est la seule chose qu'on ne nous retirera jamais. Que l'humanité n'aura pas. 
Parfois, je repense à ces souvenirs. Au temps qui passe et qu'on rattrapera plus. A toi, qui avait eu le don de me faire rire, malgré les pleures. Rappelles moi pourquoi on s'est aimé. Dis moi ce qui t'avait fait tomber dans le piège de mon âme creuse. Coquille vide. L'insolente, disent les gens. Mais je m'en moque. Puisque plus rien ne compte. Puisque quelque chose de pire nous guette, nous attend. Pour nous sauter au visage, tomber au coin de la gueule. Dans le silence de l'automne. La peur de tout. Du dégoût, de l'amertume, du futur. Et de l'amour. Surtout de l'amour. D'être seule. D'en perdre la tête. D'être brisée. Parce qu'au fond, il faut être courageux pour oser sauter le pas. Donnes moi en, du courage. Pour ne pas hurler, ne pas pleurer, ne pas le supplier de m'abandonner, de me blesser. Encore et encore. De ne plus avoir cette impression d'être le terrain où s'affronte le bien et le mal. Dépression automnale.

Morgane. 

Ce soir, j'ai besoin de hurler ma peur de l'abandon, ma recherche frénétique d'attention, mon besoin de reconnaissance comme un chien, des caresses, mes tentatives désespérées de me faire passer pour une nana que je ne suis pas, et que je ne serai probablement jamais. De hurler mon absence de courage, ma cruauté, ma politesse maladive, mon optimisme débile, mon zèle dangereux, mes reflexs à la con, mes accès de colère, ma culpabilité bidon, ma sexualité en vrac et mes fantasmes tordus. De hurler ma peur panique des autres, ma mesquinerie sournoise, mes regrets, mes erreurs, mes névroses, mes obsessions, mes méta-obsessions,  ma phobie de la douleur, de la perte, du suicide, de la dépression. 

FAUVE ≠ VOYOU