samedi 12 octobre 2013

' Baudelaire l'appelait Spleen. Ma grand mère l'appelait cafard. Et moi, je ne l'appelle pas ; il sait venir tout seul.

La dépression post-automnale. Celle qui vous achève.
Les membres crispés, j'observe le monde. Quel est ce dégoût soudain qui m'envahit peu à peu ? A croire que la vie ne vaut finalement, pas grand chose. Entre sourires hypocrites et rires forcés, j'envisage de m’éclipser. Pour toujours. Disparaître. Pour toujours et à jamais. S'enfermer pour fumer, boire du thé. Et rêver. Toujours rêver. C'est la seule chose qu'on ne nous retirera jamais. Que l'humanité n'aura pas. 
Parfois, je repense à ces souvenirs. Au temps qui passe et qu'on rattrapera plus. A toi, qui avait eu le don de me faire rire, malgré les pleures. Rappelles moi pourquoi on s'est aimé. Dis moi ce qui t'avait fait tomber dans le piège de mon âme creuse. Coquille vide. L'insolente, disent les gens. Mais je m'en moque. Puisque plus rien ne compte. Puisque quelque chose de pire nous guette, nous attend. Pour nous sauter au visage, tomber au coin de la gueule. Dans le silence de l'automne. La peur de tout. Du dégoût, de l'amertume, du futur. Et de l'amour. Surtout de l'amour. D'être seule. D'en perdre la tête. D'être brisée. Parce qu'au fond, il faut être courageux pour oser sauter le pas. Donnes moi en, du courage. Pour ne pas hurler, ne pas pleurer, ne pas le supplier de m'abandonner, de me blesser. Encore et encore. De ne plus avoir cette impression d'être le terrain où s'affronte le bien et le mal. Dépression automnale.

Morgane. 

Ce soir, j'ai besoin de hurler ma peur de l'abandon, ma recherche frénétique d'attention, mon besoin de reconnaissance comme un chien, des caresses, mes tentatives désespérées de me faire passer pour une nana que je ne suis pas, et que je ne serai probablement jamais. De hurler mon absence de courage, ma cruauté, ma politesse maladive, mon optimisme débile, mon zèle dangereux, mes reflexs à la con, mes accès de colère, ma culpabilité bidon, ma sexualité en vrac et mes fantasmes tordus. De hurler ma peur panique des autres, ma mesquinerie sournoise, mes regrets, mes erreurs, mes névroses, mes obsessions, mes méta-obsessions,  ma phobie de la douleur, de la perte, du suicide, de la dépression. 

FAUVE ≠ VOYOU

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