dimanche 19 janvier 2014

Rendez-vous au prochain renouement. (2/2)

Ils s'aiment. Ils ne se l'avouent pas mais le savent. Comme deux enfants. C'est la peur qui les nourrit. L'explosion trop intense qui pourrait les détruire. Ce sont deux écorchés. Ils ne se sont jamais véritablement remis du passé. Elle veut le guérir. Il cherche à la nourrir. Des rires que l'on échange. A l'oreille, il lui glisse deux trois conneries. Et elle y croit. Elle y croit comme jamais. Elle fait des plans sur la comète les imagine   dans dix, vingt, cent ans. Toujours ensemble. Les illusions qui nous rassurent. Les illusions qui nous font du bien. Ses idées glauques, elle les a laissé tomber. Même la cigarette n'a plus assez de goût. N'a pas le goût de ses lèvres. Et oui, elle est devenue kitch, use de clichés. Mais elle s'en moque. Rien ne lui plait plus que cette allégresse dérangeante. Ce bonheur incandescent.

Bien sur, il mérite mieux. Bien mieux. Elle se sait. Mais elle ne lui dit rien. Parce qu'elle ne le veut qu'à elle. Jalousie maladive, qui la ronge alors que son sourire l'enivre. Lui, il est loin. Tout là-bas. Mais c'est ici qu'il voudrait être. Proches. Toujours plus proches. L'un contre l'autre. Longtemps. Toujours plus longtemps.


Elle y pense. Jour et nuit. Elle s'en rend malade même, parfois. Elle le cherche sous la couette. Mais rien, évidemment. Il est loin. Trop loin. Perché. Tout là-haut. Mais elle a espoir, elle y croit. Un jour, il reviendra. Un jour, il lui dira. Elle se l'ait promis, juré. Rien ne lui échappera. Elle veut être sûre. Sûre que tout est vrai. Sûre de la réalité. Elle veut que ces élucubrations nocturnes aboutissent. Stoïque, et prête à affronter la réalité, ses vieux démons. Son vieux démon. A tout recommencer, à jouer les amoureuses. Quitte à plonger la tête la première dans l'affliction. Sans même se poser de question. Aimer, c'est le début de la fin. 

Morgane.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire