samedi 11 novembre 2017

La fête de trop.



05h51 - Centre ville de Londres.

Une pluie dégueulasse s'écrase sur le macadam de cette nuit noire, que seul un vieux lampadaire clignotant peine à distraire. Est-il trop tôt ? Ou bien trop tard ? Rien ne semble moins sûr dans l'Angleterre qui dort encore. L'accalmie nocturne n'est perturbée que par le bruit de cet ivrogne qui crie à la gueule du monde, incapable de se redresser, dans un tintement de verre. Certainement une énième bouteille. Il finira par s'endormir, comme tous les jours, lorsque l'aube se pointera, et que le monde reprendra ses droits. Avant  de recommencer, la nuit suivante, accompagné d'un autre tintement. Cigarette bordant la lèvre inférieure et regard brumeux, Max observe cette valse nocturne, tapi dans l'obscurité et le silence nocturne. Il devrait avoir regagné l'appartement qu'il occupe, quelques rues plus loin. Ou partir. Partir, c'est bien. Courir le monde et s'abandonner dans son immensité. Mais il est incertain que la solution à la morosité perpétuelle se trouve de l'autre côté d'une montagne ou d'un océan. Alors il se résigne et frappe dans cette canette rouillée avant de poursuivre sa route. Le jour commence à poindre, et il est déjà trempé. 



Morgane.©


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