vendredi 14 février 2014

Je t'aime, ou un truc dans le genre.

Stupidité annuelle, la St Valentin a une signification différente suivant les foyers. Il faut dire qu'elle se réinvente d'un être à l'autre. Torture pour les uns, jour béni pour d'autre, c'est surtout l'occasion de dévoiler son côté cucu la praline, Chocolatine et bifidus actif sans avoir l'air d'un glandu. Sont à l'honneur les fanfreluches d'usages tel qu'un bon lot de Je t'aime abusifs, balancés de long en large comme si c'était à celui qui aime le plus. La St Valentin ou l'amour devenu compétition. 

J'ai longtemps, je l'avoue, lutté contre ce marketing du cœur, pensant qu'il s'agissait encore d'un coup des Ricains pour faire de notre palpitant amouraché, un marché. Élucubration stupide d'une célibataire endurcie en mal de reconnaissance. Et je fuyais, par définition tout ce qui se rapprochait de près ou de loin, au sentiment ultime. Je jouais volontiers les amnésiques de service, surjouant même l'oubli. Non, c'est aujourd'hui ? Je n'y pensé même plus. De toutes façons, c'est trop marketing pour moi. Je vous l'accorde, crédibilité zéro. Moi, enfin chéri du capitalisme, première cause du vidage intensif d porte-monnaie paternel, me voilà crachant sur ce qui finalement, n'est que le reflet de l'époque dans laquelle nous vivons. Tout a un prix. L'argent comme l'amour. C'est le même combat. La même lutte acharnée à celui qui possédera le plus. Mais pourquoi au final ? Pas grand chose. A un détail près. 

Un instant, imaginez vous sur votre lit de mort, en tête à tête avec vous même. A faire le bilan de votre existence. Qu'est ce qui est le plus important au final ; se dire qu'on a aimé à en perdre la raison ou que l'on a gagné assez d'argent pour égaler le PIB du Zimbabwe ? Votre banquier, vos investisseurs viendront-ils fleurir votre tombe aussi souvent que l'âme qui, toute une vie durant, vous a tant chéri ?

C'est là que j'ai compris que je faisais fausse route. La vie n'est pas une suite d’événements incongrus qui les uns à la suite des autres, forment ce que l'on appelle la richesse. Ce n'est ni un coup de poker, ni l'affaire du destin. Elle peut être fantastique comme minable. Admirable comme pitoyable. Alors j'ai arrêté de vouloir jouer les fortes têtes, les fausses hermétiques. De voir le malheur partout et surtout de l'inventer là où il n'existait pas. Trop rapidement, on se ferme à une quelconque possibilité d’allégresse de peur qu'elle finisse par avoir raison de notre palpitant. On préfère se rassurer en imaginant le pire arriver plutôt que de vivre le meilleur. On abandonne l'espérance pour éviter la souffrance. 

Merde à tous les cœurs aigris. Merde à tous ces pourris qui, dictés par une jalousie maladive, nous empêchent de vivre, et d'aimer à en dépérir. 

Morgane. ©



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