dimanche 21 septembre 2014

Mièvreries modernes.

- T'es amoureuse ?
- T'as quel âge pour me demander ça ?
- Bah tu me réponds ?
- ... Je sais pas. En fait, ça n'a jamais été comme ça avant. C'était simple. Deux ou trois papillons se battant en duel dans mon estomac. Et peut être un frisson, une fois. Mais je m'en accommodais au final. Je m'en accommodais parce que je ne savais pas ce que c'était, véritablement. Ou peut être que je n'y croyais tout simplement pas. C'est stupide parfois, l'humain. Ça se bloque, ça s'impose des barrières, des limites. Pour se protéger sans doutes. Par peur. Ça s'empêche de vivre, dans le fond. J'ai dû craindre le pire, craindre de tomber dans l'ennui, et d'en souffrir. J'ai sûrement voulu éviter les fins bateaux, arrosées à l'eau de rose. Non moi, je voulais quelque chose de grand, puissant. Et ne pas tomber dans un leitmotiv soporifique que beaucoup entretiennent et finissent même par user. Tout ce que je voulais moi, c'était quelqu'un pour me suivre même à l'autre bout du monde. Pas un stupide Prince Charmant sur son cheval blanc. J'aime pas les chevaux, de toute manière... En réalité, je ne sais pas trop ce que je suis. Mais je sais que ça me plait. Je sais que l'idée de me lever le matin en trouvant quelqu'un à côté de moi me plait, savoir que je peux compter sur l'autre quand ça ne va pas, me plait, partager mes dimanches après-midi sous la pluie avec un être qui ne bronche pas parce qu'il est avec moi me plait. Tu comprends ? J'adore sourire pour rien, devant un mot, une image. Et avoir les pensées embrouillées en permanence. Penser que finalement, l'avenir n'est pas si obscure et que je n'aurais pas à l'affronter seule. C'est ça, que j'ai.

Morgane. ©


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