dimanche 5 octobre 2014

A la poursuite du bonheur. Part. 1.

Ce matin, je fais le constat effarant que le bonheur n'est plus. Dans notre société 2.0, parler d'amour me fait passer pour une OVNI. Et pourtant, mener par l'espoir d'en trouver le visage, je pars à la conquête de cette chimère qui a fait la fortune de bien des sites de rencontres sur le net. Et pourquoi pas nous ? Serions-nous condamnés à la misère universelle ? A l'appauvrissement des coeurs ? A l'inutilité des sentiments ? Laideur et odeur de souffre. Alors j'ai fait la liste, non exhaustive, de ses endroits où le bonheur est manifeste. 

Chapitre 1 - L'amour est un quai de gare.

Le quai de la gare est bondé, noirci par la foule qui s'y presse et y chahute. Un joyeux maelström d'impatients. De départ. Ou de retour. Les enfants courent. Les mères aussi. Comme souvent. Inquiètes pour leurs petites têtes blondes qui n'ont que faire du danger ambiant. La gare est un carrefour. Un carrefour d'existences. Tout le monde s'y croise, s'y rejoint, s'y retrouve. Ou s'y trouve, parfois. Assise sur un banc, j'observe ce mouvement permanent. Des allées. Des venues. Un mélange incongru oscillant entre sourires crispés et pleurs de joie. On y passe, on y travaille. Et on y attend. Le plus souvent. J'observe une jeune femme, blonde, les yeux rivés sur son téléphone, qui n'a de cesse de regarder l'heure. Elle semble bien tendue. Comme si sa vie dépendait de cette arrivée. Elle piétine, fait les cent pas. Par moment, une légère brise s'engouffre sous sa robe. Elle soupire, et regarde l'heure de nouveau. Je la sens tendue. Extrêmement tendue. À cet instant, son cœur bat si fort qu'il pourrait s'échapper de sa cage thoracique, l'air de rien et venir s'entrechoquer avec le macadam jonchant le quai. Elle respire fort. Très fort. Ce n'est en rien naturel.

Et soudain, son regard s'éclaire. Le train s'arrête. Un homme, vêtu de blanc et de bleu, s'échappe alors de la lourde carcasse de fer pour fouler le sol. Mais à peine a t-il posé un pied sur terre que déjà, la jeune blondie détale jusqu'à son cou. Elle saute, l'agrippe fortement. Comme si elle craignait qu'il ne s'agisse d'un rêve. Je crois même que le coin de ses yeux est humide. Elle pleure. De soulagement. Dieu sait combien de temps elle a tenu loin de cetêtre qui semble symboliser un tout. Son tout. L'amour alchimie, mécanique. Elle pleure de nouveau. Longuement. Et se serre dans ses bras. Encore. Pour faire durer l'instant. Pour saisir l'éternel. Pour lui répéter encore et encore des je t'aime. Infinis et flamboyants. Comme la promesse d'un avenir à deux. Dis, tu ne repars pas hein. L'espoir souligne ses traits et se hissant sur la pointe des pieds, elle embrasse sa joue et serre sa main dans la sienne en lui avouant qu'elle lui en a voulu de lui manquer autant. 

Voici le sentiment. Le reste n'est que littérature.

Morgane. ©


1 commentaire:

  1. j'ai absolument adorée! wow, je m'attendais pas à autant de détails, d'émotions. je les ai vu ce couple, tellement tu décris bien la scène. chapeau ma belle, c'est extra, comme tout ce que t'écris quoi! xo catherine

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