dimanche 11 février 2018

Let the rain wash away all the pain of yesterday.

Le macadam se laisse inonder par cette incessante pluie qui ruisselle dans Paris. Le gris s'est épris du ciel de la capitale. Et bientôt, même la Tour Montparnasse ne fait plus tache. Tout n'est plus que camaïeu livide, et l'apogée de l'uniformité. Les gouttes qui viennent à s'écraser se retrouvent bientôt étouffées par des millions d'autres. Et rien n'est plus qu'un bal humide et sans âme de ce Paris qui s'empourpre dans l'hiver. 

Quelques téméraires osent encore traverser les tumultes pour trouver refuge dans le café du coin, trempés jusqu'aux os. Il y a cette jeune femme, le cheveux en bataille et le mascara coulé. Sous son parapluie, elle cherche désespérément son amant qui jamais, ne daignera pointer le bout du nez. Il doit s'être oublié dans les bras d'une autre, impunément. Pendant qu'elle, l'attendra idiote, lui trouvant toutes les excuses du monde pour se persuader que c'est encore un chic type. 

Pourtant, dans ce lit qu'il désertera bientôt, comme tous les autres, il observe sa nouvelle conquête avec ce regard qu'il a servi à toutes les précédentes. Toutes celles qui y ont cru, qui ont voulu voir en lui, celui qu'elles ont toujours attendu. Toutes celles qui ont justifié ses silences, ses absences. Toutes celles qui ont refusé d'y voir un énième coup du destin. Toutes celles qu'il aura oublié dés demain. 

Morgane. ©




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