mercredi 4 décembre 2013

La menace de l'angoisse.

J'ai, il est vrai, depuis quelques temps à présent, trouvé refuge dans la BU de ma fac. Une drôle d'idée, j'en conçois, mais qui à défaut de sembler ridicule, me donne surtout bonne conscience. En pleine période de révisions, c'est une denrée rare. 

Oui, je m'adresse à toi lecteur, qui avec nostalgie à présent, se remémore cette douce période qu'était l'adolescence, loin - ou presque - de toutes idées sur le futur, te laissant bercé par la voix monotone d'un professeur de philosophie empâté. Mais ce temps est révolu car voilà que dans un peu plus d'une semaine, tu t'apprêtes à signer ton arrêt de mort. La raison ? Les partiels
Oui, je sais ; cessons d'y penser. Mais comment ? te dis-je. Car ils sont là, omniprésents. Ils t'épient. Viens, viens redoubler. Viens, viens je vais te pourrir la vie. Et tes vacances de Noël, accessoirement. Le cerveau en compote, tu t'efforces pourtant d'avaler la montagne qu'il te reste encore à apprendre. Droit constitutionnel, droit des personnes, histoire des institutions, économie politique, et j'en oublie, bien entendu. Car oui, toi là, dernier ton écran, qui peut être comme moi, étudie le droit, tu culpabilises à l'heure qu'il est. Tu regrettes déjà d'avoir ouvert internet pour faire quelques recherches sur le pouvoir exécutif sous la troisième république, et finir par lire les élucubrations du fatalisme, fait femme. 
Loin de moi l'idée de décourager tous ces collégiens, lycéens qui poussés par la force de la jeunesse, l'ambition, la désir de justice et surtout la promesse de beaucoup de pognon - nies le et appelles moi con - mais la confrontation à la réalité va être difficile. Très difficile. 

Cessons de nous vendre les années université comme un Eldorado. Foutaise. Trop vieux pour recevoir l'indulgence que l'on offre à un enfant, et trop jeune pour avoir droit au crédit que l'on accorde aux adultes, nous n'avons qu'un droit ; travailler. Et la boucler, accessoirement. Mais qu'est-ce que tu connais de la vie toi, qui passe ton temps à la tweeter ? vous demanderont Papa Maman, tandis que vos grands-parents, eux, vous considèreront déjà comme des abrutis finis, à cause de toutes ces nouvelles technologies. De mon temps, on avait pas tout ça et on était très heureux sans
- Oui, d'accord Mamie. Mais dis-moi, de ton temps comme tu le dis si bien, est-ce que tu restais au chômage avec un Bac+5 ? Est-ce qu'on te promettait une retraite que tu ne connaitras jamais ? Est-ce qu'on te placardait un luxe dont tu n'oseras même pas rêver ? Non, la réponse est non. Alors tu vois Mamie, c'est vrai, tu n'avais peut être pas de smartphone et que tu as très bien vécu sans. Peut être que tu as connu la guerre, et moi pas. Mais toi, tu avais l'espoir. Et nous, nous n'y avons même plus le droit. Alors oui, oui je suis tendue. Et oui quand je suis tendue je peux être exécrable, la pire des garces, une petite insolente même pas reconnaissante, mais moi tu vois, si je les plante mes exams, c'est aussi moi qu'on plante. 

Tout ça pour souhaiter un bon gros merde - parfois grossière mais jamais vulgaire - à tous les étudiants. D'ici ou d'ailleurs, mais surtout de tout mon coeur. 

Bien à vous, Morgane. 


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