samedi 1 mars 2014

Les angoissés maladifs.

En écoute ; Bon Iver.

Je n'ai jamais compris ces personnes affirmant qu'avoir dix-huit ans n'avait absolument rien changé dans leur vie alors que moi, à trois jours de mes dix-neuf ans, je ne me suis toujours pas remise du fait d'être majeure. 
On nous en parle. Depuis une éternité. On nous force presque à l'attendre avec hâte. Ces phrases bateau qu'on nous mitraille sur le coin de la gueule. Tu feras ce que tu veux quand tu auras dix-huit ans! Et pourtant, maintenant qu'on les a, où est cette liberté chérie qu'on nous avait tant promis ? Où est cette belle vie qui nous avait bercé, qu'on a longtemps fantasmé ? Nul part. C'est une arnaque. Et rien d'autre. Un piège dans lequel nous sommes tous tombés. Et où ils tomberont aussi, à leur tour. Toujours le même refrain. 

Un Leitmotiv universel. Une grande claque dans la figure. Une plaisanterie à laquelle je n'ai pas ri. Majeure et vaccinée. Pourtant ça ne m’a jamais intéressé. J'angoisse. En permanence, craignant la folie humaine. Et toute sa haine. Jeunes et déjà presque aigris. Nous voilà déjà désillusionnés. Avant l'heure. Shootés au café et les poumons déjà bitumés par nos trop nombreuses cigarettes. Tabagisme abusif. Chimères débiles. On se noie dans une existence que l'on rêve à défaut de ne pouvoir la vivre. Dis, tu crois qu'on s'en sortira ? Tu penses qu'on parviendra à ne plus être des enfants dans ce monde où tout fout le camp ? 

J'ai peur. De tout. Et surtout des responsabilités qui nous tombent sur la figure. En permanence. Des prérogatives à la pelle. Et de penser au futur. A chaque instant. Toujours avancer. Payer. Et réussir. Réussir ou mourir. On grandit avec un couteau sous la gorge et l'interdiction de déraper. Pourquoi tu fumes ? Ne bois pas autant. Gagnes ton propre argent. Des questions, à répétition. Qui nous rappelle qu'au final, nous ne sommes plus rien. Ni enfant, ni adulte. Des êtres en transition. A la recherche d'une main tendue, d'une destinée, d'une promesse de bonheur, de mettre sa vie sur pause pour revenir meilleur. 


Morgane. ©




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