samedi 29 mars 2014

Made in 90's.

Dans le maelström de la vie, Marlboro est devenu notre engagement absolu. Comme si ces clopes nous apportaient une satisfaction. Génération clonée. Dans les mêmes cafés, avec les mêmes amis, à boire les mêmes bières pour trouver ces mêmes putains de sensations. Que l'on s'amuse à manipuler. Cigarettes et même Converse déglingués. Génération rongée. Qui subit les souvenirs trop présents. Tu l'as fait la guerre toi ? Non, alors ferme la. A qui l'on cloue le bec par crainte d'idiotie. Qui a perdu toute son identité en ne parvenant à imposer son histoire face à celle du passé. Génération corrosive, viens qu'on se fasse mal. Cette ultime liberté lorsque les effluves de Rhum émanent de nos lèvres rougies. Nos ancêtres citaient Maupassant, tandis qu'on ne jure plus que par Stromae, Maestro des mots sur nos maux. Génération sans identité à qui on a demandé de ne plus rien faire pour réussir. Branchouille, ou télé-réalité. L'apologie de la connerie est partout. Nous sommes nés avec les images d'une blonde siliconée, nue dans une piscine. C'est le petit écran qui a fait notre éducation. Qui nous a rendu indécis. Qui nous a rendu con. Génération pourrie. Ipod, Iphone, Ipad. Plus rien ne te suffit, à ton âge je n'avais pas tous ces machins et je le vivais bien. Regarde toi, tu ne vis plus qu'au travers d'un écran. Réveilles toi, il y  a la vie au dehors.

Nous sommes les Made in 90's. Plus rien ne nous émeut. L'amour est devenu un concept archaïque sur lequel nous avons tiré un trait. Le sexe est notre attrait. Un jour on aime, un jour on achète. Le lendemain on jette. Accro à l'usage unique, même l'homme est devenu objet. Objet de nos désirs, que l'on ne cache plus. Je m'affiche. Partout. Twitter, Facebook. C'est le buzz que l'on cherche. C'est le buzz que l'on attend. C'est encore notre seule chance de reconnaissance.

Morgane. ©



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