samedi 3 mai 2014

Dans son manteau de soie, c'est Paris qui nous enivre.

Elle a attendu. Des jours. Des semaines, même. Un futur à découvrir. Mais à écrire, surtout. Désireuse de trouver le bonheur à sa source, dans ce lourd wagon, elle ne trouve le sommeil. Son corps n'est plus qu'impatience. Impatience et rien d'autre. Parce qu'au bout de ce voyage, de ce long voyage, il y a l'amour. C'est idiot, sûrement fleur bleue même. Mais elle se moque de tout cela. A cet instant précis, plus rien ne compte qu'un sourire. Une image. Un message. Viens, rejoins moi. Elle aurait très bien pu demander pourquoi. Mais elle n'a pas réfléchit. Pas besoin. Pas le moins du monde. Elle savait qu'il avait fait le bon choix pour elle. Et qu'à partir de maintenant, elle n'aurait d'autre choix que de le suivre. Non pas qu'elle y était contrainte. Simplement, elle ne pouvait plus lutter contre. A croire que l’allégresse qui les unissait, se trouvait sur les quais de gare. Et qu'elle en était devenue accro. Accro à l'adrénaline qui inondait ses veines, s'emparait de ses membres à chaque retrouvaille. Comme un courant électrique. Et cette envie indéniable de se pendre aux lèvres de l'autre. Pour y rester. A jamais. 

C'est d'ailleurs ainsi que les choses se déroulent. Tirant sa lourde valise, elle traîne le quai à la recherche d'un regard connu. D'un sourire significatif. Qu'elle ne peut attendre de retrouver. Il est là, statique, farceur. Il voulait jouer les grands hommes ; il s'est trahi en la serrant contre lui comme s'il s'agissait de la première fois. Elle n'en espérait pas moins en réalité. Le sentir, contre elle. Et qu'il ne la laisse plus partir. Plus jamais. Il faut croire que quand on est amoureux, on en devient quelque peu stupide. Elle vous répondra très certainement que ça n'a rien à voir avec de la stupidité. Simplement de la jalousie de la part de ceux qui jadis, ont connu le sentiment fulgurant, transcendant, et l'ont pourtant laissé s'évaporer. En un souffle. Pour la beauté du geste. Ou par lâcheté. Il serait possible de répliquer, de dénoncer la mauvaise foi de notre amoureuse du jour. Mais à quoi bon ? Car ce soir, tandis sous les toits certains sont hantés par la mort, elle c'est dans les bras de son amant qu'elle dort. 

Morgane.© 


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